[TAA] Aventures en Azeroth Volume n°1 [TAA]

Tout ce qui concerne Hearthstone de près ou de loin.

à Arcandelium

La TAA existe depuis le 26 novembre 2016. Je vous avoue que ce projet, né de l'esprit d'Arcandelium était fou. Et si je n'avais pas vu cette petite banderole rouge à la fin de son deck, jamais la TAA n'aurait pu exister. J'ai crée le topic sur le forum, arca préférait l'outil deck parce que le forum n'était pas assez visible selon lui, et il avait pas si tort d'ailleurs. Malgré-tous, ce que nous pensions n'être l'aventure que de quelques semaines, pensant que la communauté nous foutrait un vent, continue ! Peut-être pas comme on le rêverait, mais c'est déjà bien assez. Et c'est le plus important. Que ce soit  Arcandelium, DarkSkywalker, katteal, Xelirach, TrollAndGoblin, Bob-le-Blobfish, Marwill, Thrale, Totitota , Jidan, Flopiflopa et sauronr, ils ont tous, par leurs soutiens, permit à ce projet d'exister. Et c'est à eux et à tous nos lecteurs, que je dédicace ce premier volume des aventures en Azeroth. Toutes ces histoires, ont été produites par nos auteurs. Beaucoup n'ont jamais été finit, Mais ce qui a été produit est splendide. Ce volume, je l'ai fait de mon propre chef, j'ai choisis moi-même les textes qui devait y figurer. Peut-être que nos auteurs trouveront que ce sont leurs pires histoires que je publie ici. Mais plus qu'eux, c'est à vous chers lecteurs, d'en apprécier leurs valeurs.



Arcandelium


L’œuf

L’aridité de la terre semblait troubler l’air, et la chaleur étouffait mes sombres pensées. « Si seulement l’obscurité de mes souvenirs pouvaient au moins me couvrir de leur ombre et me protéger du soleil cuisant », prononçais-je tout bas…Ma langue eut d’ailleurs du mal à articuler ces quelques mots. 
Elle était aussi rugueuse que celle du chat auquel je peux ressembler la nuit avant d’accomplir la triste besogne qu’est celle d’un assassin.
Les assassins, dans la vie ne sont pas et ne ressemblent pas, et sont même, en tous points différents de ce que nous laissent imaginer les films. Ils y sont décrits comme des hommes d’un grand raffinement du meurtre et possédant une capacité de réflexion stupéfiante. On les présente comme des génies de la planification, des maîtres de la discrétion, ils volent comme des papillons et piquent comme autant d’abeilles. Leurs poignards peuvent planter ce que leur regard ne peut voir. Furtifs, imprévisibles, tant de mythes qui s’articulent autour des personnes si pathétiques que sont les assassins. Je ne parle pas là de morale et ne porte aucun jugement sur le choix de retirer la vie d’un individu, ça n’aurait aucun sens ici-bas, mais sur ce fantasme du tueur furtif. Comment peut-on vouloir devenir cet homme qui n’a même pas le respect d’un chasseur de prime pour sa victime quand il saigne sa proie dans le dos ? Sans laisser ni un regard, ni même une parole ! Sans parler de ces hypocrites qui laissent leur nom de scène ridicule au dos d’une carte ! 
Alors pourquoi me direz-vous ? Comme je l’ai déjà dit, les assassins sont de bien pathétiques gens…j’en fais partie. Voyez-vous, lorsque l’on n’a pas d’autre talent que celui de la fourberie, qu’un soir, en rentrant de l’école, le jeune enfant que vous êtes, ayant eu la BRILLANTE idée d’emprunter cette ruelle étroite qui se trouve derrière la vieille boulangerie, vous vous faites kidnapper par un de ces monstres urbains, ces véritables proxénètes vous font alors goûter à l’arbre du crime, et bien, ce jour-là, vous devenez un assassin. La grande classe ? Vous trouvez ? Alors, vous allez monter les échelons, commençant par un vol de pomme puis détroussant un pauvre homme prit dans un guet-apens. Assoiffé par l’argent depuis le premier péché, vous finirez par tuer, et ce jour-là vous serez un assassin. Vous ne l’aviez pas fait exprès ? Pau’v chou va! Peu importe, ce jour-là, vous serez un assassin.
Voilà où j’en suis. Passé de jeune enfant innocent, à professionnel de la violence, traversant le désert séparant Gadjetzan d’Hurlevent pour une « commande ». Pas un bruit jusqu’à présent pour venir perturber mes pensées, et c’est alors que j’entends des ricanements se mêler à des pleurs. Je m’approche assez des silhouettes pour y découvrir six petits dragonnets encerclant un petit objet rond.
Curiosité avide ou esprit joueur (après tout peut-être que l’enfant que j’étais n’est pas mort !), je dégaine mon arme à feu et tir à blanc sur ces voyous à écaille. Pris de peur, trois d’entre eux s’envolent comme des pigeons, tandis que les trois autres détalent à grandes enjambées. Quelques mètres me séparent à présent de l’objet et je parviens à distinguer un œuf. Mais pas n’importe quel œuf, non, un œuf de dragon ! Quelle aubaine ! Mes doigts commencent déjà à s’emparer de la coquille et à la cacher précieusement dans mon sac tandis que mon cerveau se met à calculer les bénéfices, lorsque l’œuf semble lâcher un soupir. Je suis stoppé nette par ce murmure. Un rapide calcul effectué par mon « brillant esprit de planification » me rappelle que les œufs ne pleurent pas avant que mes mains ce remettent au travail. Mais à peine le mouvement reprend qu’un nouveau râle pleurnichard se fait entendre. Cette fois-ci, je ne rêve pas, je suis presque sûr d’avoir ouï l’œuf parler. Je toque à la coquille comme à une porte et me prononce « y’a quelqu’un la d’ans ? »
A ma grande stupéfaction il me répond : « ils sont partit ? »
- Qui « ils » ?
- Vous savez, les trucs qui grognent et qui ricanent !
- Un clown qui imite un chien ?
- Mais non voyons ! Les trucs là ! Les trucs qui m’entouraient !
- Les dragonnets ?
- Oui, voilà ! C’est ça !
- Non, ils sont partit lorsque j’ai tiré. 
- Oh ! Merci ! A qui dois-je l’honneur de ma survie ?
- [l’air gêné car je voulais le revendre] : Oh, ce n’est rien ! Mon nom est Paul.
- Paul comment ?
- Juste Paul.
- Ravis de faire votre connaissance Paul. Au faite, qui es-tu ?
- (il se fout de moi ou quoi ? Bon calme toi répond juste: ) 
Je viens à l’instant de vous le dire ! Moi, c’est Paul.
- Mais Paul, c’est votre nom n’est-ce pas ? Ça ne me dit pas QUI vous êtes.
- Je suis un être humain qui s’appelle Paule. C’est bon, vous êtes content ! (je commençais sérieusement à me demander si je n’aurais pas mieux fait de le laisser avec la racaille). Bon, passons. Comment se fait-il que tu sois encore dans ta carapace !
- Les œufs de dragon vous le savez (à vrai dire, je ne le savais pas) , sont fait d’une matière très résistante. Tant que l’œuf n’est pas arrivé à maturité, impossible de sortir. Malheureusement pour moi, le destin ma punit en m’enfermant dès ma naissance dans cette prison minérale qui fait mon logis. Maintenant que je t’ai dit qui j’étais, peux-tu me dire QUI es-tu ! Un individu n’est pas définit par son nom ou son espèce mais par ses actes et son vécu. Alors dit moi, QUI es-tu ?
- (Je commençais enfin à comprendre ce que voulait dire la question. Mais étais-je vraiment capable d’y répondre ? Alors je lui demandais: ) Es-tu sur de vouloir savoir qui je suis ? Es-tu sur de vouloir savoir l’incapable que je suis ? Es-tu sur de vouloir savoir la liste des choses affreuse dont je suis la cause ? Es-tu sur de vouloir savoir tout le mal que l’on m’a fait ? Tous les malheurs dont je résulte ! Comme un calcul ! Comme un algorithme ! Rien de plus qu’une suite d’événements tragiques. Rien de plus qu’un assassin.
Alors maintenant, dis-moi, es-tu sur de vouloir savoir qui je suis ?

Ces quelques mots figèrent le temps, le laissèrent suspendu un instant. Précieux instant. Cet instant qui nous cloue au sol, prise de conscience aussi froide qu’effrayante, qui nous laisse un goût amer d’orange en bouche. Ce silence en disait plus que toutes les paroles du monde. Ce silence criait, hurlait au désespoir. Il appelait à l’aide, même un bourreau serait venu me tenir la main.
Ce même silence avait repris ses droits, devenu roi du désert, il sembla nous autoriser à parler à nouveau.
L’œuf reprit, brisant son règne :

- Tu sais, moi non-plus je ne suis pas sûr de savoir qui je suis …
Il parait que je suis un dragon…J’ai des ailes mais ne vole pas, des dents mais ne mord pas, un nez mais ne sent pas…
Je ressemble à une de ces devinettes que me racontait mon frère !

- « Tu as un frère ?! », m’exclamais-je.
- Ou plutôt « j’avais », dit-il tristement.
- Que s’est-il passé ?
- Un jour, lorsqu’il eut ses 12 ans (soit 18 ans pour un humain), il partit avec ses amis me promettant de revenir avec le légendaire marteau du destin de Thrall, afin de me délivrer de ma coquille. Ne pouvant le voir, j’entends encore le bruit de son pas s’éloigner de moi…de plus en plus vite, de plus en plus loin, jusqu’à ce que le son de sa marche finisse par s’étouffer dans le sable chaud. Depuis, j’attends sa venue, comme un mort attend le son de la trompette.
- Et cela fait combien de temps que tu ne l’a pas vue, ou plutôt devrais-je dire entendu ?
- Je ne sais pas trop…mais cela fait assez longtemps. Tu sais, la d’ans on perd vite toutes notion du temps…
- Tu n’as donc jamais vu le monde ? Pas une couleur, pas une courbe, rien ? Rien que le vide ?
- Rien, finit-il par dire. Rien que le néant et cette voûte sombre qui fait mon toit. Mais tu sais, on s’y fait. Je n’ai jamais connu la vue, alors j’ai imaginé le monde avec le dernier sens qu’il me reste : l’ouï. Je me suis fabriquer un petit monde sonore, une reconstitution petit bout par petit bout de l’univers qui m’entoure. Alors je m’endors et je rêve du monde…
D’ailleurs, tu n’es peut être qu’un rêve, et je parle tout seul depuis le début ! Peut-être suis-je déjà fou ou peut-être que je rêve de moi-même ! Qui sait…
Dit, tu es encore là ?
- Oui, je suis là. Dit moi, que sais-tu du monde ? Ou plutôt de ton 
monde ?
- Il y a à ma gauche deux grands arbres au majestueux tronc, ornant au bout de leurs branches, des feuilles couleur ciel. 
Derrière toi se trouve une foret luxuriante aux mille nuances, et au-delà on peut voir ce dessiner la silhouette de l’imposant château d’Uther. Et derrière moi se trouve une colline marbré surplombé de quelques buissons furtifs.
Malheureusement la réalité était tout autre. Pas un brin de verdure à des kilomètres, pas une couleur, juste cette roche blanchâtre et desséchée, pas un relief, juste ce sol plat et grisant. Pourquoi Uther, le porteur de lumière, aurait-il choisit un endroit aussi sordide pour son somptueux palais aux jardins suspendu ? Je décidais de garder pour moi cette vérité, ne voulant attrister l’animal. Je m’apprête à lui poser une question mais un ronronnement me coupe dans mon inspiration. Il s’est endormit. Je balaye le paysage du regard, me surprenant à y découvrir un soleil écarlate, jouant les équilibristes sur la ligne de l’horizon. Le ciel s’emplit rapidement d’une sombre clarté comme une goutte d’encre noircie les volutes de l’eau. La nuit tombe sur mes épaules, alourdissant mon cœur. Les ronronnements se taisent, laissant à nouveau place au silence. Je colle mon oreille contre la paroi de l’œuf mais n’y entend rien. Les battements de son cœur se sont tuent. Il est mort. Je ne parviens à retenir une larme qui coule avec une infinie lenteur sur ma joue chaude. Elle parcours tous les trait de mon visage, se glissant dans la moindre aspérité, comme pour me redessiner. Arrivée sur le bout de mon menton, elle stoppe sa course, restant un instant immobile et tremblante, avant de se jeté de celui-ci et de s’écraser sur mon genou.
Finalement, je ne suis pas si différent de cet œuf. Prisonnier de la solitude comme d’une coquille, je ne veux pas voir la vérité car je la crains. Alors je renferme mes pensées sous une chape de plomb, gardant ce silence qui hurle en moi.
Ma main tremblante vient s’emparer de mon pistolet. Je pose le canon froid de l’arme sur ma tempe humide et tire. Mais cette fois ci, la balle n’était pas à blanc.



Katteal

Histoire à jamais inachevée

Erwan marchait d'un pas hésitant, se retournant fréquemment à la recherche d'un éventuel traqueur, et pour cause ! Voilà une demi-journée qu'il s'était enfuit hors des murs de la ville et qu'il s'enfonçait entre les arbres de plus en plus resserrés...

*

La matinée avait pourtant été radieuse, les passants, ordinairement pressés avaient eu des regards pleins de joie et d'espoir... néanmoins Erwan avait déjà son objectif et il avait avancé ainsi au milieu de la foule de badauds, seul homme au regard fermé, songeur, calculateur. La bonne ambiance qui régnait au sein de la ville n'avait fait que le conforter dans son choix et il s'était résolu à mettre en œuvre immédiatement le plan qu'il avait échafaudé la veille.
En arrivant à l'académie de magie il avait troqué ses vêtements de ville contre un ensemble sobre. Il était constitué de fine bottines de cuir noir, d'un bas de soie sombre rehaussé d'une tunique de mage émeraude sur laquelle se greffait une cape nuit, celle-ci arborait fièrement l'insigne des mages de son académie, brodée d'un fil doré assorti au fin liseré de la cape. Il s'était ensuite dirigé vers la bibliothèque. Après avoir fureté dans les allées, il avait trouvé ce qu'il cherchait : un ouvrage de nécromancie. Sur la première de couverture on pouvait lire « à ne faire consulter que par des mages habilités », Erwan eu un petit sourire, habilité... ce mot n'avait de sens que pour des bureaucrates soupirait-il intérieurement, et pourtant, au fond de lui, il savait que non. Il entrepris de masquer l'ouvrage dans un pli de sa cape et de ressortir, l'air de rien, prétendant ne rien avoir trouvé qui corresponde à sa recherche, le bibliothécaire avait haussé les épaules et grommelé quelque chose quand Erwan eu quitté la pièce. Il n'eut alors plus qu'à prétexter une course pour sortir, il n'était que onze heures, le vol avait été facile, incroyablement facile...

*

Erwan regarda le ciel au travers de feuillages touffus, l'après-midi était déjà bien entamée, son départ remontait déjà à plus de six heure. Il décida de s'accorder une pause, après tout, aucun homme ne l'aurait suivi jusqu'ici, il était seul au milieu de nul part, rien ni personne ne pouvait le menacer. Il profita enfin pleinement du jour : les feuilles bruissaient et à ces bruissements se mêlaient la plainte du vent et le poids du ciel azur. Le cadre était beau, simplement. Erwan resta songeur, devait-il vraiment renoncer à ce en quoi il avait toujours cru ? La nécromancie était un chemin flou d'où on revenait rarement, mais il voulait enfin avoir l'impression d'être utile, en bien comme en mal, il voulait voir l'étendu de ce qu'il pouvait faire loin des murs mornes et des restrictions sévères de l'académie. Sans attendre il se saisi du livre caché dans un renfoncement de sa cape, il caressa doucement les pages : il avait réussi, son frère allait le rejoindre à nouveau.
Erwan décida d'attendre la nuit avant de passer à l'acte, profitant de ces quelques heures de plus pour bien s’imprégner du sort. Il n'en avait jamais vu de si complexe, cela ne lui faisait pas peur, après tout si les dieux l'avaient autoriser à arriver jusqu'ici c'était bien signe de leur approbation !
Au crépuscule, il décida de passer à l'acte : de sa poche, il tira l'orteil flétri de son frère, des gouttes de sueur roulèrent sur son front, le moignon pendait ridiculement, c'était la seule chose qu'on avait trouvé de lui après qu'il eu été carbonisé dans un bête incendie. Erwan déposa le morceau de chair humaine face à lui et se concentra. Il tremblait.
Le jeune homme renversa sa tête en arrière, il n'avait pas vu venir le torrent de remords dans lesquels la simple vue de l'orteil l'avait plongé. Cette fois ce furent des larmes qui roulèrent le long de ses joues, dessinant les arêtes fines de son visage, elles traçaient un sillon humide et se stoppaient au niveau de son bouc. De là, elles s'égouttaient une à une, terminant au milieu des brins d'herbes à ses pieds.
Le garçon se ressaisit, il observa une dernière fois le ciel maintenant orangé, il soupira et, se jurant de ne plus se perdre dan de telles considérations, pris une inspiration et débuta le rituel.

Le néant. Un noir profond l'environnait. Aucun support ne le retenait, il ne tombait pas pourtant. Il flottait, simplement. Le défunt fouillait dans sa mémoire à la recherche d'une bribe de souvenir lui indiquant qui il était... sans succès. Il n'y avait qu'une unique chose qui existait à ses yeux, un mot simple et pourtant incroyablement complexe : néant. Était-ce plutôt un rien ou une absence de tout ? Il avait tout le temps d'y réfléchir, et d'ailleurs, le temps existait-il réellement en ce lieu ? Le Rien, le néant impliquait-il l'absence de tout y compris du temps ? Il avait l'éternité devant lui pour répondre à cette question, le défunt voulu soupirer mais aucun son ne sorti, il remarqua soudainement qu'il n'avait pas de corps. Il n'était qu'une entité immobile et immuable. Ancrée dans un monde noir, sans rien autour. Étonnamment il ne se sentait pas seul, il ne souffrait pas, au contraire ! Une intense sensation de bien-être émanait au plus profond de lui et le parcourait. Peut-être était-ce ça la mort... un répit infini, sans souvenir, aucun moyen de retourner ses échecs dans la tête jusqu'en devenir fou, aucun souvenir glorieux pour ne pas devenir imbu de soi, aucune idée du bonheur, ainsi le défunt était tel un nouveau-né : un rien l'amusait, une simple pensée, aussi fugitive et vide de sens soit-elle le rendait tout de même heureux. Était-il si mal ici si le rien lui suffisait ? N'était-ce pas l'accomplissement ultime de toute être ? Être heureux et repus pour l'éternité, sans ressentir un quelconque besoin, pas d'errance, une éternité de bonheur. L'entité qui avait un jour été Kim renversa sa tête inexistante en arrière et s'ouvrit toute entière à la perspective de bonheur qui se propageait en elle. Kim était radieux, rien ne pouvait plus le déranger, sa dernière pensée lucide avant de s'abandonner complètement à ses sentiments positifs fut de se demander si le malheur était nécessaire à toute être, si une absence de malheur rendait toute existence morne même dans la mort... un sourire embrasa ses lèvres fictives : il connaissait la réponse.

*

Erwan se concentrait toujours, il peinait à dominer son esprit qui s'aventurait plus loin que jamais auparavant dans le domaine des spires. il était complètement immobile, seule sa lèvre inférieure tremblait trahissant l'intensité de l'effort de volonté qu'il exerçait. Soudain, il tressaillit et se redressa : il avait trouvé, le vrai travail pouvait commencer.

*

L'esprit de Kim jubilait, il ne se souvenait toujours de rien, la seule certitude qu'il avait était qu'il était plus heureux mort que vivant ; il contempla le vide autour de lui... rien ne pourrait le changer.
D'un coup un sifflement lui parvint, il fut d'abord surpris, puis curieux : c'était le premier son qu'il entendait depuis son arrivé ici. Kim demeura alors interloqué au milieu du vide, essayant de comprendre d'où venait le son. En vérité il venait de partout à la fois, la seule chose sûre était qu'il augmentait en intensité, encore et encore, il ne semblait pas connaître de point de rupture...
Soudain, l'espace sembla se déchirer et pour la première fois, Kim ressenti la gravité. Il se sentait aspiré, appelé par une force au dessous de lui, il commença à tomber. Kim avait envie de crier, mais son absence de corps matériel le poussa au mutisme : il ne savait pas où il tombait mais une chose était certaine : c'était bien moins bien qu'ici. L'esprit de Kim commença alors à se débattre, sans succès, il chutait toujours. Il ne pouvait rien faire, seulement regarder autour de lui l'absence de point où se raccrocher, il se sentait terriblement faible par rapport à la force qui le traînait vers le bas. Une lumière lointaine lui apparu, se rapprochant à une vitesse vertigineuse, dans un ultime effort Kim banda une dernière fois sa volonté.
Dehors, Erwan se cabra soudainement, il glissa lentement sur le côté : quelque chose lui résistait, il ne savait quoi mais il sentait ses forces déjà grandement affaiblies s'amenuiser : il fallait finir, et vite. Il tirait toujours l'esprit de Kim vers la vie avec toute la volonté dont il disposait, il se sentait proche de réussir et ressentait déjà l'esprit de Kim proche de lui. Erwan se tendit brusquement, quelque chose avait cédé, il ne savait quoi mais le rituel s'acheva d'un seul coup, et sans la moindre difficulté cette fois. Le moignon fondu sous ses yeux et une silhouette familière se matérialisa : Kim était revenu, il argua alors un grand sourire à son frère. Erwan le regarda fixement, fier de son œuvre et se laissa tomber de fatigue, sans voir l'ombre qui venait de s'enfuir entre les arbres...

Chapitre 2 : Acceptation

La chute, le flash, une impression de soudaine déchirure inexpliquée et puis d'un coup un choc, un atterrissage brutal dans une enveloppe charnelle étroite. Un flot de douleur avait immédiatement déferlé sur Kim, comme une lacération brève et violente qui vous brûle la peau à vif. Mais au-delà de ça c'est les yeux qui à coup sûr soufrèrent le plus de ce retour inopiné : ils étaient entièrement clos et même en pleine nuit le clair de Dame Blanche suffisait à les rôtir aussi sûrement qu'un fourneau l'eut fait. Kim les entrouvrit cependant au prix d'un hoquet de douleur pour voir l'idiot qui l'avait ranimé. Devant lui se tenait un jeune homme de dos, un nom surgit immédiatement de l'esprit de Kim : Erwan. Cependant il n'était pas seul, à sa droite un corps allongé se redressait lentement, de côté cette fois, avec un sourire radieux gravé sur ses lèvres. Mais ce ne fut pas le sourire qui retint l'attention de Kim, en effet il eut soudain eu un mouvement de recul à la vue de l'homme : cet être... ce visage... c'était lui ! Il abaissa lentement les yeux vers son propre corps avant de détourner brusquement le regard : il n'était qu'une ombre, un amas de chair boursouflée violette greffée sur un squelette grossier, ce n'était pas possible, ce n'était pas lui ! Et il avait raison. Celui qui se croyait être Kim n'était qu'une anomalie, le fruit de l'incompétence d'un homme pratiquant la magie des arcanes. Il était un monstre dont le physique ne faisait que représenter la douleur : une anomalie arcanique. Une âme errante, probablement unique en son genre, perdue par un triste destin qui l'avait conduite jusqu'ici. L'être se leva soudainement et disparu silencieusement, l'ombre s'enfonça dans l'obscurité aussi loin que son corps affaibli le lui permit et s'effondra au creux d'une racine noueuse, secouée de sanglots. Cette nuit était certainement la plus noire qu'elle eut jamais vécue, et aucun sommeil salvateur ne pouvait être envisagé : ses souvenirs, ravivés par la vision d'Erwan et de son ancien corps, lui revenaient par bribes, martelant sa conscience à chaque nouvelle image de son existence passée.

Les sanglots furent bientôt remplacés par de simples hoquets, puis le silence se fit entendre. L'anomalie fixait ce qu'elle qualifiait de vide face à elle. Ce monde plein de vie qui frémissait à l'éveil alors que la nuit s'estompait n'était pour elle qu'un amas difforme d'objets sans profondeur, de simples coquilles vides qui se laissent porter par leur instinct de survie. L'anomalie elle, ne voulait pas vivre, non pas qu'elle ne le veuille plus, elle ne le voulait pas et ne l'avait jamais voulu. Ce monde n'avait pas de sens pour elle, il n'était pas le sien même s'il l'avait été dans une autre vie. Elle avait maintenant tout à fait accepté l'idée de ce qu'elle était et entrepris de regarder à nouveau la peau rugueuse et violacée qui lui servait d'enveloppe : cette peau fine s'étendait sur un buste épais grossièrement taillé, de là s'étiraient deux longs bras parcourus de muscles saillants tout du long. Ceux-ci s'achevaient par deux mains difformes desquelles jaillissaient de longues griffes noires inhumaines. L'anomalie se palpa le visage afin d'imaginer ce à quoi il pouvait ressembler, celui-ci se greffait au-dessus de son buste sans aucune transition et s'affinait rapidement autour d'une sorte de bec conique. Ses yeux n'étaient que des pupilles pourpres fendues d'où s'échappait un éclat surnaturel. L'être était laid, disproportionné par endroits, atrophié à d'autres, on eu dit un croisement ésotérique entre un animal et un homme et l'anomalie en avait conscience.
Une heure passa, l'anomalie songeait, toujours affalée au pied d'un arbre, elle essayait de comprendre ce qu'elle devait faire à présent mais rien ne lui venait. Le suicide ? Elle ne s'en sentait pas capable, et de toute manière cela ne changerai sans doute rien, la présence du véritable Kim ne lui permettrai sans doute pas de rejoindre son propre monde aussi facilement. Et puis tant qu'à être de retour en ce monde, il lui restait des choses à y faire, à commencer par la vengeance. Erwan l'avait ramenée avec de bons sentiments c'est sûr, mais dans les faits c'était une erreur, non seulement il s'était tourné vers la nécromancie, chose que Kim n'aurait jamais cautionné de son vivant et en plus il avait réussi à échouer ! Et encore un simple échec ne lui avait pas suffit, il avait fallu qu'il s'entête et le ramène à moitié ! Non décidément son ancien frère la dégoûtait, il ne méritait rien d'autre que la mort, mais alors qu'allait-elle faire de Kim ? Celui-ci avait l'air heureux d'être de retour et n'était absolument pas gêné par les pratiques d'Erwan, il fallait se rendre à l'évidence : ce n'était pas Kim. Ce n'était qu'un simple esprit ravageur heureux d'être à nouveau lâché dans la nature, seulement il se trouvait qu'il ait élu domicile dans le corps de Kim, L'être béat qu'elle avait aperçu plus tôt méritait-il la mort ? Sans doute, mais l'anomalie savait bien qu'elle ne serai jamais capable de porter un coup fatal à son ancien corps, aussi dément soit-il devenu...
L'anomalie réfléchit encore une bonne heure puis se redressa : son unique raison d'être dans ce monde était de se venger, alors tergiverser davantage ne servirait à rien, tôt où tard elle devrait mettre à mort Kim et Erwan, attendre ne lui était d'aucune utilité, si ce n'est de laisser plus de temps à ses cibles de s'éloigner. C'est froidement certaine de ses convictions que l'être violacé se mit en route, revenant vers l'endroit d'où elle s'était enfuie.
Le lieu de la réincarnation apparut très rapidement face à l'anomalie, mais il avait été abandonné. Des particules acres de charbons tourbillonnaient au vent, seule trace du feu de camp de la veille. L'anomalie scruta attentivement le sol à la recherche d’empreintes, elle découvrit rapidement une large zone sur laquelle l'herbe était affaissée, probablement le point du sol sur lequel Erwan et Kim avaient dormis. L'anomalie s'en voulu de ne pas avoir profité de leur sommeil pour les assassiner, le crime aurait été plus simple, plus rapide.
Depuis les deux rectangles d'herbe écrasée, partaient deux rangées de pas réguliers, il était clair que les deux comparses n'avaient pas essayé d'être discrets ! Même la végétation portait encore des traces de leur passage. Pour la première fois depuis son retour, l'anomalie esquissa un sourire : l'inconscience que ses cibles avaient du danger qui les guettait jouait en sa faveur, Elle se surpris à prendre plaisir à imaginer Erwan et Kim plaisantant poignardés dans le dos. Elle se repris immédiatement : elle n'était pas un assassin, le crime qu'elle commettait n'était pas comparable au sale boulot des mercenaires, aussi ne devait-elle pas s'abaisser à penser comme un assassin, elle tuait par besoin et non par plaisir.
L'anomalie, se retourna une dernière fois, grava dans sa mémoire l'image du lieu où son calvaire avait commencé et commença à suivre les pas, la traque promettait d'être longue...
TrollAndGoblin

Sachez que j'ai volontairement choisit son arc scénaristique « Les Dignes Titans ». Ses précédentes histoires, c'est comme MGS, scénaristiquement du génie, mais chronologiquement c'est aussi du gros n'importe quoi ! Pour plus de clarté, voici l'un des plus clairs :p

L’ordre des dignes titans :

L’ordre des dignes titans est une organisation mise en service par le maire Brouillecaboche de la ville de Gadjetzan. Le principe de l’organisation est simple : chaque membre de l’organisation à une partie de la ville sous sa protection, et doit assurer la sécurité de cette dernière. Les membres sont au nombre de quatre : Yabutô le seigneur démon, Edwin Vancleef (nom de code : Edwin sang-de-Bœuf), le Baron-Boule-de-Gras, et Maelva sang-pourpre. Chacun des membres a été recruté pour sa force et sa connaissance de la ville, leur magie étant bien supérieure à la moyenne, les membres ne se battent que très rarement étant donné les hommes mis à leur disposition. En effet chaque membre dispose d’une faction de deux régiments, chaque régiment comptant quasiment mille-cinq-cent hommes. Ainsi, la ville de Gadjetzan est sensée être sous haute protection. Néanmoins l’organisation n’ayant été mise en place que récemment, les trois principaux groupes criminels de la ville que sont : les Dessoudeurs, La kabale, et le Lotus de jade, opposent une solide résistance à l’ordre des dignes titans. Leurs origines étant très diverses et leurs position vis-à-vis de cette faction étant toutes très différentes les unes des autres, les membres de l’ordre des dignes titans ont chacun une origine et une histoire particulière. 

Voici l’histoire de chaque membre de l’organisation :

Edwin Vancleef (Edwin sang-de-bœuf) : 

Tout commença dans une auberge. Un simple groupe de soldat buvaient tranquillement à une table. Ils chantaient gaiement et festoyaient sans que rien ne puisse les distraire. Rien, jusqu’au moment où l’un d’entre eux, qui avait un peu trop bus, lança la phrase suivante : Les défias n’ont qu’à bien se tenir, ont vas les massacrer jusqu’au dernier, ses pouilleux !
Le mal était déjà fait. Ni une ni deux, une volée de couteau vint se planter dans le corps du malheureux qui avait osé prononcer ces paroles. Les lames percèrent sa cage thoracique et terminèrent leur course à tranchant un poumon. Le soldat s’écroula à terre. Il agonisait. Ses compagnons se levèrent brusquement, interrompant leur activité, et se mirent au chevet de leur compère. De la salive coulait de sa bouche, et ses yeux semblaient sortir peu à peu de leurs globes. Du sang commença à sortir de son nez, et il se mélangea à la salive, donnant un aspect bien plus horrifique à la chose. Bientôt, une vague de sang fut régurgitée par le soldat à terre, aspergeant l’armure de ses autres compagnons. L’un d’eux se leva et brandit une épée, droit devant lui. « Qui à oser faire ça, qu’il goute à l’acier de ma lame ?! » s’exclama-t-il, fou de rage.
- C’est moi, gamin. Répondis un homme aux cheveux gris, du fond de l’auberge.
L’homme était en vêtements de toile noire, surplombé d’un habit en cuir gris. Il portait également une dague, attachée à sa ceinture. L’arme était rangée dans un fourreau métallique, d’un gris très clair. Les yeux de l’homme perçaient les pupilles du garde. Des yeux d’un bleu cristallin, magnifique. Ils pénétraient dans l’esprit du garde, enfonçant tout sur leur passage. La moindre pensée semblait être décryptée par l’homme. Le garde commença à trembler. Sa lame bougea de manière irrégulière, et le charisme ainsi que l’imposante carrure de l’homme du fond de l’auberge, firent grandir une peur mordante, très douloureuse. Il sentit son bras faiblir. Son épée s’écrasa à terre. L’homme se leva du siège ou il était assis. Il mesurait à peu près un mètre nonante sept, et ses cheveux gris, longs, ainsi que ses puissants muscles, aux bras comme aux jambes, auraient fait peur à n’importe quel mortel doté d’émotions. Il traversa l’auberge, calmement. Le garde était paralysé, et était incapable de dire quoi que ce soit. Ses deux compagnons semblaient avoir oublié leur compère, maintenant mort au sol, et regardait avec attention l’homme qui marchait droit devant eux : ils étaient, pour ainsi dire, hypnotisés.

Un son sorti de la bouche du garde qui était debout et dont la lame avait échappée à ses mains poisseuses de transpiration : « E… ». Il ne put terminer de prononcer, que l’homme se jeta sur lui, l’agrippant par le cou. Il sortit sa dague et l’enfonça dans le ventre du garde. Il ne portait pas d’armure, et le couteau s’y enfonça comme dans du beurre. Il l’enfonça profondément, et traça une ligne en coupant sa chair. Des tripes en sortirent, et un flot de sang dégoulinas sur le parquais de l’auberge. Une forte odeur d’organes frais se propagea dans l’auberge. L’un de ses compagnons voulu se retourner et saisir son arme, mais l’homme lui envoya sa propre arme dans le dos. A la surprise générale, l’homme leva le bras, et la lame suivit le geste : elle monta peu à peu en transperçant la chair et les os de la colonne vertébrale du garde. L’autre se leva et se jeta sur l’homme, mais ce dernier fut plus rapide, il croisa son bras avec l’autre, et la lame sortis du corps du garde, pour venir s’enfoncer dans le cou de l’autre. Le dernier compère regardait la scène horrifié, et agrippa une sorte de pistolet : trop tard. La dague ressortis de la gorge de la victime, le laissant se noyer dans son sang, pour venir s’enfoncer dans la face du dernier garde. Le crâne aurait normalement opposé une légère résistance, mais l’impact fut si brutal, qu’il se brisa directement, laissant place à la cervelle, qui fut aussitôt transpercée. L’arme ressortis de l’autre côté du crâne, s’enfonçant dans une poutre ne bois. L’homme balança son bras en arrière : la lame ressortis de la tête du garde et vint se ranger au côté du mystérieux et meurtrier individu. Il la rattrapa au vol, et l’essuya avec une serviette qu’il avait soutirée à la table en face de lui, avant de ranger la dague dans son fourreau.
Du fond de la pièce, le commissaire-priseur Beardo regardait la scène, un léger sourire aux lèvres. Il laissa ses comptes d’argent de côtés, et rejoignis l’homme. « Toutes mes félicitations, mon cher Edwin, vous venez de mettre votre tête à prix. Mais bravo pour le spectacle, c’était…frappant. ».
- Commissaire-priseur Beardo, je ne pensais pas vous revoir si vites. Vous êtes encore là pour me soutirer de l’argent ou vous avez retenus la leçon ? demanda l’homme en contemplant son œuvre.
- Je me souviens très bien. Répondis Beardo en pointant une dent en or sur sa mâchoire. Non, je viens pour vous faire une proposition.
- Quoi encore ? répondis Edwin, levant les yeux au ciel.
- Que diriez-vous de partir de ce trou perdu, et de servir Gadjetzan ? 
- Servir Gadjetzan ? Et qu’est-ce que j’y gagnerais ? 
- Vous auriez une emprise totale sur une partie de la ville, de quoi faire grandir les défias.
- Vraiment ? Brouillecaboche a réussi à faire breveter son idée ? 
- Disons que Shaku s’y est employé. Il a réussi à fausser les résultats, afin que les hauts démocrates de Gadjetzan ne puissent pas s’y opposer. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à trouver des gens aptes à l’emploi. Vos connaissances magiques m’intéressent. Je vous propose le poste.
- Dites à Brouillecaboche que s’il veut venir me proposer quelque chose, qu’il ne m’envoi plus un gnome de pacotilles. Répondis ironiquement Edwin.
- Edwin…vous êtes vieux maintenant…pourquoi ne pas terminer votre vie en accomplissant votre rêve : faire des défias une organisation aussi puissante que même les armées du Hurlevent trembleraient à la simple évocation de vos forces ? réfléchissez-y, Edwin. Dit Beardo en enfilant son couvre-chef beige, et en se dirigeant vers ses comptes.
- Beardo…si je suis si vieux…pourquoi me proposer le poste ?
Le commissaire s’arrêta. Il ne se retourna pas. « Je ne fais que transmettre le message du Maire. Je n’en sais pas plus que vous. » Termina-t-il.
- Mais si vous voulez plus de renseignements, allez directement le lui demander.
Un léger sourire s’esquissa sur le visage d’Edwin.

Quelques semaines s’écoulèrent après l’incident. Beardo comptait de lignes de piécettes sur son bourreau, quand la porte s’ouvrit brusquement. Le commissaire fut si surpris, qu’il fit dégringoler tous son argent. Il redressa ses lunettes. Un gnome entra dans la pièce, paniqué. « Monsieur, Edwin… ». Il ne termina pas sa phrase. Edwin le saisit par le cou, et lui dit tendrement :
- Pour moi ce sera Edwin sang-de-bœuf.
Il fixa Beardo et continua :
- Dites au vieux, que j’accepte avec plaisir.
Il lâcha le gnome, et sourit. Beardo suivit :
- C’est un honneur de vous compter dans nos rangs, Edwin sang de bœuf.

Le Baron-Boule-De-Gras :

C’était une chaude après-midi d’été. Malfoy, un garçon de seize ans, jouait dans son jardin. Il était le fils de deux très célèbres millionnaires à Gadjetzan, Malory et Christopher Boule-De-Gras. Les deux étaient mari et femme depuis une bonne vingtaine d’année, et n’avaient eu que deux enfants : Malfoy, le petit dernier, Eloïse, une jeune fille de maintenant une vingtaine d’année. Malfoy était génétiquement leur fils, mais Eloïse étaie une humaine, et avait été adoptée après une attaque de la part des Dessoudeurs. À l’époque il n’y avait que deux organisations criminelles à Gadjetzan : Les dessoudeurs et la Kabale. La petite avait perdu ses parents qui étaient ralliés au Dessoudeurs, pendant une embuscade de l’organisation de Hancho. Le magna des armes avait chargé un groupe d’hommes et de femmes, d’entrer dans le repère de l’archimage Kazakus, et de tout détruire. Pour cela, il leur avait donné une grosse cargaison d’explosifs qu’ils étaient sensé déposer au portes du repère. Les vaillants membres étaient loin de s’imaginer qu’il s’agissait d’un commando kamikaze, et que des dispositifs de détonation à distance avaient été disposé çà et là dans leur cargaison. Ils avaient chargés l’antre de le Kabale sans se soucier de rien. L’un des amiraux des dessoudeurs avait admiré la scène de loin. Il était à côtés de Don Hancho quand cela s’était produit. Ce dernier tenait dans sa main le détonateur. Il avait expliqué à l’amiral qu’il ferait tout exploser une fois que les explosifs seraient mis en place. L’amiral avait donc regardé la scène très confiant et convaincus que Hancho ne ferait exploser explosifs qu’une fois les membres suffisamment éloignés. Si seulement il avait sus. Les membres étaient arrivés en face du repère, et s’étaient disposer devant la porte. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que derrière eux se cachaient une centaine d’hommes des dessoudeurs, prêt à ouvrir le feu. « Voilà une opération rondement menée, monsieur Hancho. Il ne leur reste plus qu’à déposer leurs explosifs et rejoindre les autres, et l’opération pourra commencer. » Avait dit l’amiral à Hancho. 

- Il semblerait en effet que cette opération se passe sans accros. Vos hommes sont vraiment vaillants, mais je trouve un brun naïf. Avait répondus le chef des dessoudeurs.

- Que voulez-vous dire par là ?

Eloïse se tenait au pied de l’amiral et regardait la scène intriguée. Elle avait alors douze ans. 

- Marshall ! je ne pense pas que ce qu’il va se passer soit très adaptés pour une enfant de cet âge. Emmener-là à l’intérieur ! avait continué Hancho.

Un homme guépard s’était exécuter, et avais pris la fillette par la main pour la faire rentrer. Elle avait résistée.

- Mais si papa et maman ne craignent, ça me dérange pas de voir ça ! avait protesté l’enfant. J’ai douze ans, j’ai plus peur !

Hancho s’était accroupis devant Eloïse. Il l’avait longuement regardé, et avait même caressée sa joue. 
- Malheureusement…papa et maman ne reviendrons pas. Avait-il lâché, avant d’appuyer sur le détonateur.
Une énorme explosion retentis, désintégrant les hommes qui transportaient les bombes. La porte fut détruite, entièrement, et de nombreux démons et laquais sortirent. Le père d’Eloïse avait confié ses bombes à l’un de ses collègues, et était resté en retrait, afin de guetter l’arrivée potentiel de membres de la Kabale. Il s’était alors fait soufflé par l’explosion. Il n’était que blessé, et comportait de nombreuses brulures au troisième degré. Il se releva péniblement, et vit un centaine d’homme face à lui. Ils braquaient tous une mitrailleuse sur lui. En vérité ils visaient les démons derrière lui, même s’ils l’avaient remarqué. « Attendez…je vous en supplie…je suis encore vivant… » Avait-il dit, en vain. Une volée de balle le transperça de toutes parts, continuant leur route pour venir se loger dans la chair démoniaque des membres de la Kabale qui sortaient des décombres.

De son côté, l’amiral ainsi que l’enfant contemplaient l’horreur qui se tramait devant eux. La petite était stoïque, mais l’amiral protesta : « Hancho ! Qu’est-ce que ça signifie ?! Mes hommes étaient encore sur place ! Et l’un deux avait survécus ! Vos hommes luis-on tirer dessus, s’est inadmissible ! J’exige des explications ! ». 
- Voilà ce que j’entendais par un brun crédule. Néanmoins je constate que vous n’êtes pas d’accord avec mes actes…pourquoi donc ? avait demandé Don Hancho d’un ton ironique.
- Mais vous venez de tuer mes hommes…vos hommes !
- Ces incapables restent avec les incapables. Je ne les ait jamais considérés comme des membres à part entière, ils étaient plus de pantins à ma solde, gouvernés par un incapable !
- Quoi ?!
Don Hancho sortit un revolver de sa poche et le braqua sur l’amiral :
- J’ai décidé de détruire votre brigade, amiral Gate. Vous en savez trop, cela pourrait nuire à mes plans. Bon voyage. Ajouta Hancho avant de tirer. La balle siffla et vint se loger dans le front de l’amiral Gate qui s’écroula devant l’enfant, toujours bouche-bé.

Le meurtrier regarda une dernière fois la petite avant de se détourner du regard. « Mettez-moi cette salope d’incapable, fille de minables petits idiots, à la rue. Je ne veux plus la voir ici. ». Elle s’était laissé faire, et l’homme guépard l’avait lancée dans la boue tel un misérable déchet. La fille de douze ans seulement, était maintenant livrée à elle-même dans les rues sombres et dangereuses de Gadjetzan. Son unique espoir était de trouver quelqu’un qui veuille bien la protéger. La première nuit fut atroce. Un groupe d’orc de passage la remarquèrent. Elle était totalement démunie et très vulnérable. L’un deux fit aux quatre autre : « Les gars, ça vous dit de prendre du bon temps ? ». Ils avaient alors tous acquiescés. L’orc ayant fait la proposition s’avança vers elle. « Mais dis-moi beauté, tu serais pas un peu perdue ? Mes gars et moi ont veux bien t’aider à retrouver ton chemin, à condition que tu nous donnes un peu de bon temps, si tu vois ce que je veux dire. »
- Laissez-moi tranquille ! avait répondus la fillette.
La réponse ne fut pas au gout de l’orc qui la gifla violement, l’envoyant au sol.
- Tu vas obéir petite salope ?! lui dit-il en la prenant vers lui, par les cheveux. C’est bon les gars, venez !
Le groupe d’orc l’enfonça dans une ruelle. S’en suivirent attouchements intimes, bizutages, et autres pratiques sexuelles ignobles pour un enfant de cet âge. Une fois leur « affaire » terminée, les orcs partirent, laissant la gamine dans la sombre ruelle ou avait eu lieu le viol. La journée passa. Elle était totalement déshydratée, mais incapable de bouger : les orcs lui avaient cassé les jambes ainsi que les bras. Il fallut attendre le fin de journée, pour qu’un couple d’hommes-morses la remarque, et aient pitié d’elle. Le couple la ramena chez eux, et lui offrirent les soins nécessaires.

Quatre jours passèrent, après leur première rencontre. Le couple la traitait bien, presque comme leur enfant. Malfoy n’avait maintenant que dix ans. Pourtant, malgré son âge enfantin, il était tombé profondément amoureux de la magnifique jeune fille. Il était toujours à son écoute, à son chevet. Lorsqu’elle lui avait appris ce que ses orcs lui avaient fait, il faillit défaillir. C’était ignoble. Comment pouvait-on faire ça à une enfant ? Il lui jura de la protéger. Eloïse l’appréciait beaucoup. Elle aimait voir le sourire de Malfoy, ainsi que ses yeux d’ange qui le rendaient si adorable. Il était un peu gras, mais les encouragements de sa bien-aimée le forcèrent à apprendre le maniement du sabre et de l’épée. Il fit, au court de son entrainement aux côtés d’un certain Shaku, la connaissance d’un jeune elfe nommé Yabutô. L’elfe avait un charisme incommensurable. À côté du Dojo ou Malfoy, Shaku, et Yabutô s’entrainaient, se trouvait un centre de sport de combats à main nues. De nombreux affrontements avaient régulièrement lieux, et Malfoy était réputés être un adversaire impitoyable.

Un jour, il proposa à Eloïse de venir assister à son entrainement. Deux ans avaient passés depuis leur première rencontre, et ils se considéraient maintenant comme frères et sœurs. Mais Malfoy continuait de l’aimer profondément. L’entrainement se passa normalement, sans accros, jusqu’au moment ou un jeune homme de quinze ans siffla dans le dos d’Eloïse. Cela eut pour effet d’interpeller, non seulement Eloïse, mais aussi Malfoy. Le jeune morse voulut donner une leçon au garçon, mais à peine le duel fut engagés, que Malfoy reçus une violente droite de la part de l’humain. Malfoy s’écrasa à terre. Il reçut ensuite un coup de pieds dans les parties génitales et se tordis de douleur. Puis un deuxième en pleine face, puis un troisième en plein ventre, et ainsi de suite. Shaku n’était pas là ce jour-là, et Yabutô refusait fermement de s’interposer, jugeant le duel « gagnable » du côté de Malfoy. Ce ne fut qu’au moment où l’humain se munit d’un couteau, qu’un worgen musclé, d’une année de plus que l’agresseur, s’interposa. Il saisit le couteau et l’enfonça dans la cuisse du jeune homme. L’agresseur tomba à terre. Le worgen pris soins de flanquer un coup de pied dans le couteau, afin de l’enfoncer encore plus. Un cri de douleur retentis. « Mec ! Je vais mourir ! » Protesta le jeune homme. Le worgen répliqua : « Tu vas t’en remettre. Lui, probablement jamais. Il a les côtes cassées, et la colonne vertébrale endommagée, abrutis. »
Eloïse regardait la scène impuissante. Elle était horrifiée par ce qu’il venait de se produire, mais ne pouvait rien faire : trop d’émotions d’un coup. Le worgen pris dans ses bras Malfoy, et le conduisit jusqu’à une table. Malfoy était gravement blessé, et râlait de toutes ses forces. Le worgen contempla l’étendus des dégâts. « Appelez un médecin ! Je ne peux rien faire pour lui. Yabutô, rends toi utile, vas le chercher ! »
- Starwolfen ! depuis quand devrai-je t’obéir ? répliqua orgueilleusement Yabutô.
- Mec ! ravale ta fierté, il va peut-être mourir si tu vas pas chercher ce foutu médecin !
- Et bien qu’il crève, il avait qu’à être moins faible ! rétorqua Yabutô.
Eloïse était paralysée et ne pouvais rien faire. Soudain, elle senti une main velue et touffue. Une vieux pandaren se trouvait derrière elle. Il avait un pelage magnifique, et portait un couvre-chef bien typique de Pandarie. Il regarda Malfoy. Il s’approcha de lui, et récita quelques incantations. La douleur causée par les coups du jeune homme partis prestement. L’autre jeune-homme se tordait de douleur et supplia le pandaren de le soigner lui aussi. Ce dernier resta sourd aux appels répétés du garçon. Il s’en y sans dire un mot, laissant les jeunes élèves à leurs affaires. Starwolfen était fou de rage, et estimait que le pandaren n’était qu’un enfoiré, qui avait refusé de venir en aide au garçon blessé. « Mais ! Il ne va pas l’aider lui-aussi ?! » S’exclama-t-il, furieux.
- Il va s’en sortir. La douleur empêchait de respirer, et il serait probablement mort asphyxié à l’heure qu’il est. Expliqua Eloïse.
- Ce n’est pas une raison ! rétorqua Starwolfen.
La plupart de ses compagnons mirent un terme à la discussion, en partant, laissant le worgen seul.

Quelques jours plus tard, Malfoy s’était remis de ses blessures, et avait repris l’entrainement. Eloïse le rejoignis au Dojo. Elle savait qu’il allait mieux, mais culpabilisais beaucoup dû au fait qu’elle n’ait rien pu faire. « Tu vas mieux ? » lui demanda-t-elle, timidement. Malfoy ne répondis pas. Il sourit simplement. Bientôt, il changea d’apparence, et la silhouette de Yabutô apparue. Il avait les yeux rouges, et ses oreilles remontaient comme un démon. Des crocs se distinguaient, et des sortes d’écailles avaient poussées sur ses mains. Il fixait Eloïse, malicieux.
- Yabutô, ça va ? 
Yabutô ne répondit pas. Il dégaina son sabre et fonça sur Eloïse. Cette dernière sortit un petit couteau de sa poche, et s’interposa face à son agresseur. La lame du sabre de Yabutô glissa sur le couteau d’Eloïse, avant de remonter se planter dans sa poitrine. Yabutô sortit sa lame, et lui trancha la tête. S’est alors que Starwolfen entra. Il vit Yabutô tenir dans ses bras le corps sans tête d’Eloïse. Des larmes lui montèrent aux yeux. « Ya…Yabutô…s’est toi qui a fait ça ? ». Le tueur lui balança son sabre. Starwolfen l’intercepta.
- Maudit sois tu !!!!!! s’écria-t-il. 
- Ah oui ? demanda Yabutô, confiant.
Le worgen chargea, le sabre en main. Mais à peine s’était-il approché de Yabutô, que des fils invisibles s’enlacèrent autour de lui. Il n’était plus en état de se mouvoir. Yabutô continua. « Quel dommage…Starwolfen, le tueur de la belle et innocente Eloïse Forge-grenaille...navrant »
- Crève enflure ! répondis Starwolfen, impuissant.
- Malheureusement s’est aujourd’hui que nos chemins se séparent, Starwolfen. Tu ne seras plus un obstacle pour moi, et je pourrais ainsi déchaîner ma puissance sur Gadjetzan !
- Chô ne te laissera pas faire !
- Chô ? Se misérable petit chroniqueur ne me fais pas peur, pas plus que Chen. Bien, tu m’excuseras, je dois aller prévenir les autorités pour qu’ils t’emmènent. A bientôt, Starwolfen.
- À bientôt ?
- Je veux être là pour ton exécution.
À ses mots, Yabutô se dirigea vers la sortie du Dojo. Il courut vers le commissariat le plus proche. Mais en chemin il s’arrêta devant le bureau du commissaire-priseur Beardo. « Il ne se doutera de rien, quel idiot. » pensa-t-il. Il pénétra dans les locaux de Beardo, et annonça fièrement sa capture. « Oh, voilà qui est bien joué de votre part ! » s’exclama Beardo, ravis. Il fit envoyer certains de ses hommes au Dojo. Starwolfen était capturés, et pouvait s’assurer d’être exécutés en public dans les jours prochains. 
Ce fut une terrible nouvelle pour Malfoy, qui sombra dans une profonde dépression. Voyant cela, Beardo demanda à parler au garçon, maintenant devenu gros et gras. « Elle te manque, n’est-ce pas ? » lui demanda Beardo, plein de projet dans la tête. Malfoy ne répondit pas.
- Écoute mon garçon, j’ai une proposition. Ne voudrais-tu pas faire partie de la garde personnelle de Gadjetzan ? Afin de protéger la ville de raclures comme ce maudit Starwolfen, qu’en dis-tu ? 
- Je pourrais tous le tuer ? demanda calmement Malfoy.
- Sans aucune pitié. Ils seront tous à toi.
Malfoy se leva, et sortit un couteau de sa poche. « Il appartenait à Eloïse. »
- Je suis sincèrement désolé, Malfoy, s’est un évènement tragique que voilà. Dire que tout ça a été créé par un disciple de la Kabale…repoussant.
- La Kabale, s’est un danger n’est-ce pas ?
- Ils doivent tous mourir.
- Quand est-ce que je commence le service ? demanda Malfoy, aveuglé par la vengeance.
- Bienvenu parmi-nous, mon garçon. Demain dès les premières lueurs. Répondit Beardo, ravis.
- S’est Brouillecaboche qui vous envois n’est-ce pas ?
- Tu as du flair.
- Dites-lui, que je lui jure allégeance s’il me donne l’autorisation d’exterminer la Kabale.
- Hihi, je le lui dirais, mon garçon. Dit Beardo remettant son couvre-chef. Gadjetzan sera vidée de tout ce sang impur. Plus que deux.

Yabutô le seigneur démon :

C’était un soir de pleine lune. Gadjetzan ne s’était pas encore couchée, et les différents commerces se préparaient pour une nuit agitée : la sentence. Un soir par année, de nombreuses silhouettes noires, se fondant dans la nuit, pillent et ravagent les petits commerces des quartiers Pandaren de Gadjetzan. L’origine de cet acte est inconnue, de même que celle des mystérieux agresseurs. Ce soir-là, c’était une première pour Yabutô. Le jeune elfe avait travaillé dur pour arriver à ce stade. Brouillecaboche lui avait assuré qu’il ne risquait rien. « Tu verras mon garçon, rien ne peut arrêter l’ordre des dignes titans. Tu es l’unique membre, mais bientôt ce sera la ville entière qui se prosternera à tes pieds. »
- Je ne crains rien ? demanda Yabutô, méfiant et pourtant assurer de passer un bon moment.
- Que veux-tu craindre ? Gadjetzan ne peut me résister ; ni la Kabale, ni les dessoudeurs, ne s’opposent à moi…à nous. L’ordre des dignes Titan atteindra bientôt son apogée, Beardo s’est rendu sur le terrain afin de recruter. Et les nouvelles sont fraiches : Edwin Van-cleef nous a rejoints. Beardo me l’a assuré, il fera un excellent membre. Sa lame nous sera très utile. Malfoy est-il prêt. Avait demandé Brouillecaboche.
- Malheureusement, il est pris de vomissement ainsi que de migraines ses derniers temps. Répondit Yabutô.
- Mmm, dommage, s’est un évènement important, et le rater n’est pas une bonne chose. 
- Il représente à lui tout seul une centaine de victimes. Il à terrasser plus de cinquante hommes, et a même pris le temps de s’occuper de la bande à Baine forge-sabot.
- Baine forge-sabot…lui et son collègue Starwolfen représentent une menace…il faudra s’en charger.
- Enfin, concentrons-nous sur notre mission première. Vous ne nous accompagnez pas, Maire ?
- Oh non, ce n’est plus de mon âge, et même, ma condition physique vous encombrerais. Mais je compte sur toi, ainsi que sur les autres.

Yabutô s’était contenté d’acquiescer en faisant oui de la tête. Il s’était dirigé vers un vestiaire, à l’intérieur de la Mairie de Gadjetzan. Arrivé là bah, ce fut un joyeux bordel qui s’ouvrit à lui ; des hommes en tenue noire déambulaient à droite à gauche. Certains priaient, d’autres riaient. Certains prenaient même le temps d’aiguiser une lame. Ils étaient tous en combinaison noire, toute uniforme, comportant un étrange symbole en forme de serpent vert sur l’épaule gauche. Tous avaient également un sabre, ainsi qu’une bonne réserve de shuriken aiguisés, et empoisonnés. Malgré l’aspect désorganisé de la scène, tout semblait être à sa place. Un grincement assourdissant retentis. Le vestiaire était en vérité une grande bibliothèque qui s’ouvrait sur plusieurs niveaux. Un homme masqué sortit au grand jour, et se posa sur une rambarde du deuxième niveau. Yabutô se trouvait au premier rang pour admirer la scène. Il le vit, glorieux, tout en armure noire. Il portait également un couvre-chef typique de Pandarie. La silhouette masquée dégaina son arme. « Ce soir, Gadjetzan connaîtra la terreur !!!!! Ce soir, Gadjetzan s’écrasera sous la supremassie de l’ordre des Dignes Titans !!!! Ce soir, nous serons guidés par les généraux de l’ordre !!!!!! » S’écria l’homme masqué. Yabutô le regarda. Un léger sourire s’esquissa sur son visage. Ses yeux d’elfe, d’un teint pourpre perçant, brillaient dans la pièce. Son teint gris, ainsi que ses oreilles pointues faisaient de lui un parfait démon. L’homme attisait la foule. Tous commencèrent à crier « Vainqueurs !!!! Vainqueurs !!!!! ». Yabutô était émerveillé. Il n’en croyait pas ses yeux. « Silence !!!! ». S’écria l’homme, toujours en équilibre sur sa rambarde. 
- Afin de clore notre réunion, j’aimerais un tonnerre d’applaudissement pour nos nouvelles recrues en tant que généraux officiels de l’ordre des Dignes Titans ! Messieurs, Mesdames…veillez accueillir Yabutô Antozhen !!! 
La salle se mit à applaudir de toutes ses forces. Yabutô sentit l’adrénaline monter en lui.
- À ses côtés, faites trembler les murs de Gadjetzan…Shaku Patte-noire !!!!!!!!!!! 
Les applaudissements reprirent de plus belle.
- Et enfin, pour clore définitivement se rassemblement…le seul, l’unique, l’incontournable...Starwolfen !!!!!!
Les poutres commencèrent à trembler. Yabutô, qui jusque-là avait applaudit de toutes ses forces chaque fois qu’on l’avait réclamé, était devenu froid et crispé. Starwolfen, son ennemi de toujours, qu’il avait tenté d’incarcérer et de tuer il y a peu, se trouvait en chair et en os devant lui, fier et pleine forme. Shaku, dans sa belle robe noire, riait aux éclats. Il adressa une frappe amicale dans l’épaule du worgen, avant de faire signe à Yabutô de les rejoindre. L’elfe ne se fit pas prier, il fonça. Il dégaina un couteau et tenta de le planter dans la gorge de Starwolfen. Shaku s’interposa et asséna une violente frappe dans la nuque de Yabutô, qui s’écrasa au sol, sonné. Il se releva brusquement, et répéta son action, mais reçu un coup dans le ventre de la part de l’homme en noir, qui avait quitté sa rambarde. « Vous réglerez vos comptes plus tard. » dit-il d’un ton autoritaire.
- Je refuse de voir une raclure pareille côtoyer une si noble cause ! Starwolfen doit mourir, et n’a pas sa place parmi nous ! s’exclama Yabutô, déchainé.
Brouillecaboche pénétra dans le vestiaire, accompagné de Beardo, ainsi que des deux ogres titanesques. « Yabutô ! Vous m’aviez promis de vous tenir à distance de cet individu ! » S’écria Beardo.
- Il suffit ! répliqua Brouillecaboche.
- Brouillecaboche ! Vous m’aviez assuré que Starwolfen allait mourir dans les jours qui suivent ! Et je n’ai jamais été informé de la présence d’une pareille vermine, Beardo !
- Taisez-vous, Dreaneï de pacotille ! beugla Brouillecaboche, perdant patience.
- Je suis un elfe, misérable bouseux de gnome !
- Vous êtes un assemblage rustique entre un elfe et une Draeneï. Un rescapé des cataclysmes qui ont eu lieu il y a peu, mais votre sang porte la marque du mal, et votre couleur grise ainsi que vos yeux pourpres témoignent de cette faute grave qu’on commit vos parents ! cessez-donc de vous apitoyer sur votre misérable sort, et pensez plutôt à l’avenir. Aujourd’hui vous n’êtes qu’un Draeneï, demain vous serrez une légende ! Vous serrez tous des légendes ! s’exclama Brouillecaboche, attisant de-nouveau la foule. 

Le pandaren Shaku regardait la scène. Il connaissait l’histoire de Yabutô, et sa capacité à lire dans les pensées faisaient de ses souvenirs des proies faciles. Depuis l’incident avec Eloïse, Shaku s’était éloigné de Yabutô. Malfoy avait quitté Gadjetzan depuis quelques semaines, en « mission » pour Beardo, mais ça Brouillecaboche ne le savait pas. Yabutô et lui, étaient restés, pour participer à cette fameuse nuit. À l’époque, Shaku était encore persuadé d’agir pour le bien de la société, et considérait les quartiers visées comme de simples sacs à viande, grouillants de vermines, prêtes à être exterminées, Pandaren ou pas.

Shaku se concentra ; il avait une mission. La bastille de Madame Goya. C’était sa cible principale. La dame était accusée de trafic de stupéfiant, mais n’avais jamais été incarcérée, bien que mainte fois reconnue comme dangereuse. Il savait qu’il s’attaquait à un gros poisson. L’ordre des Dignes Titans lui donnerait la force de combattre, il en était persuadé. Il fit quelques exercices de respiration, avant de se relever. Malgré le fait que Goya était sa mission principale, Yabutô avait insisté pour le remplacer. il avait quelque chose derrière la tête, quelque chose que Shaku n'arrivait pas à déterminer. Les deux compères avaient conclus la chose de la manière suivante: Yabutô irait en premier, et si les choses venaient à se gâter, Shaku interviendrais.

Brouillecaboche discutait toujours avec Yabutô. Leur conversation semblait houleuse, et très agitée. Néanmoins Beardo regardais la scène tranquille. Il savait que Brouillecaboche parlais, mais ne se rendais pas compte de ce qu’il disait. Selon le maire, Beardo était ailleur, alors qu’en vérité il se trouvait juste devant lui. Il était véritablement fou, le savait et pénétrait de plus en plus dans une folie intense, presque incontrôlable. Il n’était pas maître de ses mots, mais était le Roi à Gadjetzan. Ni Kazakus, Ni Hancho ne le défiaient. Selon toute la ville, les deux malfrats attendaient leur heure, mais Beardo savait pertinemment pourquoi ils n’osaient pas s’attaquer à Brouillecaboche ; c’était un secret, qui lui seul connaissait. Lui seul, ainsi que tous les généraux de l’ordre.

Leur conversation finit, Yabutô se retourna vers Starwolfen, qui discutait gaiement avec d’autres membres. Ce n’étaient que des pions pour l’ordre, mais Starwolfen ne faisait pas partie du lot : il était l’appât.

Yabutô était prêt. Dans sa grande armure noire, lisse, il semblait en parfaite harmonie avec lui-même. C’était d’ailleurs l’une de ses plus grandes qualités : il se contrôlait parfaitement, et pouvait même paraître lunatique pour certains. Il accumulait une quantité astronomique d’information, et les plaçais dans son « palais mental ». Il réfléchissait très vite, et tous ses coups étaient d’une précision redoutable. Yabutô était un tueur né.

Starwolfen et Shaku, de leur côté, riaient aux éclats, et discutaient de leurs cibles. Madame Goya était l’objectif premier de Yabutô, mais il savait que s’il s’attaquait à Goya, Baine forge-sabot, l’acolyte de Starwolfen, maintenant porté disparu, se pointerais dans le lot. D’une pierre deux coups. Sa stratégie était simple : acculer la dame jusque dans ses derniers retranchements, jusqu’à faire sortir Baine de sa cachette. Starwolfen était l’autre appât. L’homme qui avait abreuvé la foule en adrénaline avait comme cible les hauts-quartiers Pandaren. Non loin de là, se trouvait le repaire de la Kabale. Yabutô était le seul à savoir que Kazakus avait des liens très forts avec le worgen, et que par conséquent mettre sa vie en danger le ferait sortir. Kazakus prendrait tous les risques pour sauver Starwolfen, et le maniement parfait du sabre de Yabutô viendrais terminer le travail. Baine, Kazakus, Starwolfen, Madame Goya, ainsi qu’une bonne partie de la pègre locale Pandaren allaient être massacrées cette nuit.

Il ne manquait que quelques minutes avant le déclenchement officiel de la nuit, et Yabutô sentait de plus en plus une soif de meurtre, ainsi qu’un sentiment d’excitation profonde, couplée à un flux d’adrénaline incontrôlable, monter en lui. Il voulait tuer, tous les tuer. L’ordre des Dignes Titans était parasité par des gens comme Shaku ; il fallait en venir à bout, les exterminés. Van Cleef les rejoindrait, mais Shaku ne tarderais pas à percer son esprit, et à trouver les véritables intentions de Brouillecaboche. Ce sentiment lui était insupportable. Shaku se trouvait maintenant sur la liste des victimes. Yabutô était beaucoup plus puissant, et n’aurait aucun mal à l’exterminer. Shaku avait une fille, 23 ans, ainsi qu’une femme. Il était robuste ; c’était un Pandaren bien nourrit, heureux de vivre, en bonne santé. Son heure était venue. Il fallait qu’il meure. Sans ça, il empêcherait les plans de l’ordre de se réaliser. Il n’avait pas d’autre choix. Ce soir, il devait mourir.

L’attise-foule se leva encore sur la rambarde. Il cria une dernière fois : « Victoire ! ». Tous répétèrent en cœur la même chose. Du fond du vestiaire, une porte s’ouvrit. La lumière de la lune filtra à travers la salle, et des centaines d’hommes s’élancèrent dans la nuit noire, brandissant chacun un sabre. Yabutô suivit le mouvement. Néanmoins il grimpa sur un haut bâtiment, afin d’observer la scène. C’était comme un déferlement démoniaque qui s’abattait sur Gadjetzan. Il entendait déjà des hommes forcer les vitres des boutiques Pandaren. Madame Goya. Il devait se concentrer là-dessus. Son repère se trouvait à moins de cinq-cents mètres. Il y serait en quelques minutes. Il fallait agir vite, et précisément. 

Yabutô bondit dans le noir de Gadjetzan, en direction du repère de Dame Goya. Il s’en rapprochait de plus en plus. La soirée était tiède, et il n’avait ni chaud ni froid sous ses habits noirs : un subtil équilibre. Il sentit le manche de sa lame dans son dos, dégaina son arme et entra en défonçant une lucarne du toit. Il s’écrasa dans la pièce en reprenant son équilibre par une petite roulade. Un Pandaren se jeta sur lui, un sabre en main. Yabutô ne broncha pas. Il esquiva le coup, leva son sabre et trancha la gorge de son agresseur d’un coup très précis et discret. Le Pandaren s’écrasa à terre. Au bout de la pièce se trouvait Goya, assise dans un fauteuil en cuir, fumant une pipe. Elle portait des habits longs, mauves, typiques Pandaren. Elle regardait Yabutô d’un air attendri. Ce dernier ne réfléchit pas, il fonça sur Goya, préparant une attaque meurtrière. Il se précipita sur elle et asséna une frappe aussi puissante que dangereuse, tranchant le fauteuil en deux. Pourtant Goya n’était plus là. A la place, une poupée en laine, décapitée. Yabutô compris qu’il avait été dupé. Fou de rage il se retourna, mais reçu une puissante frappe de la part d’un Tauren. Le mystérieux Tauren avait une espèce de poing en métal au bout de ses mains. Pourtant, se poing sembla se liquéfier et entrer à l’intérieur de sa peau. Yabutô n’avait jamais vu ça. « Baine-forge-sabots, la rumeur disait vrais. Alors, qu’est-ce que ça fait d’être prisonnier d’un élémentaire de Goudron ? » Dit Yabutô en riant.
- Je le vis très bien, ne t’inquiète pas. Gadjetzan est plus sûre avec moi. Mais pourrais-tu me dire pourquoi s’en prendre à Goya ?
- Tu n’as pas à le savoir, maudite créature. Cracha Yabutô en se relevant.
- Quel dommage. Et comment vas cette très chère Neria, la douce princesse au service d’Aile-de-mort ? Toujours emprisonnée ?
- Emprisonnée ? 
- Ne me dit pas que Neltarion ne la traite pas comme la salope qu’elle est, qu’il la traite bien ?
S’en était trop pour Yabutô. Il s’élança sur Baine, sabre en main, prêt à le trancher, l’assassiner, le briser, en un mot : le détruire. La rage attisait Yabutô, maintenant aveuglés par la haine et la rage. Son sang bouillait. Ses yeux étaient devenus d’un pourpre éclatant, et perçaient tout ce qu’ils voyaient. Il n’avait qu’une envie : faire taire cet imbécile et lui faire regretter d’avoir dit ces paroles. Il allait lui faire gouter l’amère saveur du regret, et le subtil parfum rosé du lent trépas créer par une lame affilée, avec un prime une pointe de poison pour faire durer le plaisir. L’excitation grimpait en lui. Il jouissait de toute la liberté de mouvement dont il n’avait jamais rêvé ; il s’était comme libéré de ses chaînes, et était maintenant plus libre que jamais. Son envie de sang, de meurtre et de massacre, allait, ce soir, être comblée. Il en avait envie. Il s’entait un léger frémissement dans ses lèvres, ainsi qu’un profond état de satisfaction, comme un enfant peut être satisfait en obtenant ce qu’il veut. Rien ne pouvait l’arrêter, il était lancer, le chien allait mordre jusqu’au sang sa proie, il allait massacrer Gadjetzan. Il était devenu aveugle, et ne pensait maintenant plus qu’à son seul et unique plaisir secret : tuer. Le monde autour de lui n’existait plus que pour satisfaire son appétit insatiable. Il était Yabutô, le seigneur démon, un serial Killer au service même des enfers et de la mort, presque devenue sa femme à force de la côtoyer.

Sa lame approchait dangereusement de la chair de Baine, surpris par tant de haine. Il n’allait pas pouvoir arrêter le coup. Une véritable aubaine pour Yabutô, maintenant plus hargneux que jamais. Sa viande allait être contaminée par le poison de l’arme du démon. Il n’était plus un Draeneï, plus un elfe : juste un démon, une bête, un animal primitif qui voulait tuer, qui allait le tuer sans qu’il puisse se défendre. Baine sentait son heure venir. Il repensa une dernière fois à Eloïse, qu’il avait contemplé de loin, avant de connaître Starwolfen, il repensait à son sourire, à sa peau magnifique, presque hypnotisant, a tout le bonheur qu’il aurait pu lui donner s’il avait eu le courage de l’approcher. Il repensait également à Starwolfen, qui lui avait tendu une main vers le paradis, la reconnaissance absolue : la Kabale, son véritable foyer. En repensant à la Kabale, il se souvint également de la tête du vieux Kazakus, maintenant son ami, son mentor, la seule personne qui ai jamais consacré une once de temps à sa triste personne. Il lui avait tout donné. Les deux lui avaient tout donné. Enfin, il y eu cette cicatrice dans son cœur, le départ d’Eloïse. Une véritable mort avant l’heure. La lame se rapprochait. Tous ces souvenirs en une fraction de seconde, agrémenté d’un petit arrière-goût de regret, ce fameux goût amer. La lame était sur lui : il allait mourir. Baine ferma les yeux, résigné à son triste sort.

Rien. Rien ne se passa. Baine rouvrit les yeux. Une détonation assourdissante retentie. Dame Goya, accompagnée de Kazakus se trouvaient là. Kazakus une potion en main, l’agitant comme un jouet, un objet du commun. Pourtant la fiole contenait du concentré de mana : c’était une mini bombe de mana. Yabutô avait volé quelques mètres plus bas, transpercé six murs, et s’était écraser contre une main puissante : celle de Starwolfen. Il avait entendu le bruit, et c’était préparer à intercepter la cible, mais il ne s’attendait pas à voir Yabutô venir se loger dans la paume de sa main, brutalement. Yabutô était sonné. Aucune égratignure, mais un profond traumatisme : Baine avait survécu et il venait d’être sauvé par Starwolfen. Derrière eux, se trouvait un ventilateur, animé par une énergie magique. S’il avait volé encore quelques mètres, il se serait fait faucher par le vortex. Pourtant il était en vie, grâce à Starwolfen, son ennemi de toujours. Une larme rouge coula de son œil gauche. Il avait toujours son sabre en main, mais semblait avoir perdu quelque chose durant ce court instant, comme une partie de sa propre âme. Soudain, un flash revint dans son esprit. « Il suffit simplement de tuer Starwolfen, et faire croire à un accident. » lui avait dit Brouillecaboche. « Quant à Shaku, après cette fameuse nuit, nous pourrions en faire un très bon agent, mais il aura besoin d’un petit changement. Et j’imagine que notre très cher Mauride pourra transmettre son corps à Kazakus pour qu’il en fasse quelque chose. » Avait-il continué. « Kazakus acceptera-t-il ? » dit Yabutô. « Il n’aura pas le choix, même Kazakus ne peut s’opposer à Gadjetzan. » avait répondus Brouillecaboche très confiant. « Mais occupe-toi plus de Starwolfen, Shaku n’est pas si problématique que ça. ». Tuer Starwolfen. C’était, après Goya, son objectif principal. Mais lequel des deux mérites le plus d’attention ? « Starwolfen ! » s’exclama-t-il dans son esprit.

Yabutô referma son poing sur son arme, et se dégagea de la main de Starwolfen. Le worgen, toujours aussi surpris, flanqua un violent coup de poing à Yabutô, qui, encore sonné de sa violente chute, reçu en pleine tête le coup. Du sang se dégagea de sa bouche. Il chût à terre. Il était encore calme. « Tu comptes vraiment me tuer ? Après tout ce qu’a à vécus ? Eloïse, ça a pas suffi. Je peux pas partir comme ça Yabutô. Je peux pas. Et tes parents comme les miens sauraient bien pourquoi. Ton père n’est plus là, il ne te reste que ta mère, toujours aveuglée par ce maudit dragon. Moi il ne me reste plus rien. Plus rien sauf toi. Et je ne peux pas me permettre de te perdre comme ça. Alors reprends-toi Yabutô ! » S’écria Starwolfen, soudain devenus inquiet. Un nouveau flash dans son esprit. Yabutô se mit la main sur le front. « Partez, je ne veux plus les voir ! » pensa-t-il tout haut. 
- Yabutô, regarde dans quel état Brouillecaboche te met. Et tu veux me faire croire que tu veux continuer à servir une raclure pareille ?! 
- Brouillecaboche ? Comme si j’en avais quelque chose à faire de lui. 
- Alors pourquoi toujours refuser mon offre. Ensembles on pourrait protéger Gadjetzan. L’ordre des Dignes Titans pas. Cet ordre ne te permettra pas de protéger quelqu’un ! Tu n’apporteras rien à personne.
- Ne parle pas de l’ordre ! Tu n’as pas idée des valeurs que nous défendons !
- Tu es faible au point de ne pas te rendre compte que tu es manipulé ? Yabutô ! 
- Je suis faible…hein ? Et bien dans ce cas, sache que l’ordre me permettra de devenir beaucoup plus puissant. 
- Cette puissance ne protégera personne ! Elle n’apportera que malheur et destruction !
- On croirait entendre Chen. 
- Mais Chen sait ce qui est juste, lui ! Il sait que Gadjetzan est corrompue jusqu’à l’os ! Il veut nous sauver !
- Chen veut justes garder ses pouvoirs pour lui, et tous nous manipuler. C’est un égocentrique ! Il refuse de voir que des gens peuvent être plus puissants que lui !
- Tu ne comprends rien, Yabutô. Tu penses que nous sommes tous manipulés, mais tu es le seul à l’être. Reprends-toi et écoute-moi je t’en supplie !
- T’écouter ? J’ai eu le malheur de le faire il y a quelques années, et aujourd’hui regarde-moi ! 
- Je ne t’ai jamais dit de te soumettre à Brouillecaboche !
- « Je viendrais te sauver, Yabutô, et ont rentrera à la maison » …et aujourd’hui, six ans plus tard tu décides enfin à me dire de te suivre ! On devait se tenir loin l’un de l’autre, mais avec Eloïse j’ai vus que tu m’avais totalement oublié…tu as oublié ta propre famille Starwolfen. Et je devrais te suivre ?! 
- Je ne t’ai jamais oublié Yabutô, mais le temps et les moyens me faisaient défauts. Je n’ai pas pu t’embarquer avec moi dans Hurlevent.
- Pas pus ? Tu ne voulais pas, oui !
- C’est faux !
- Mensonges ! Mais aujourd’hui tu ne te moqueras plus de moi, aujourd’hui tu vas mourir, Starwolfen ! Ce soir, tu gouteras au baiser mortel de ma maîtresse, la mort !

Yabutô, aveugler par la hargne, se jeta sur Starwolfen, dégainant sa propre arme. Les fers se croisèrent. Le bruit du métal retentis dans tout Gadjetzan. Ils étaient de force égale, mais les magies utilisées étaient différentes. D’un côté, Starwolfen misait tout sur une force brute, matérielle et naturelle. Il peinait à tenir sous les assauts répétés de son adversaire, enragés. Yabutô, malgré la haine qui l’aveuglait, faisait preuve d’une précision déroutante, et des effets climatiques accompagnaient ses coups. Le tonnerre retentissait à chaque croisement de sabre, la pluie se déclencha à peine avait-il dégainé son arme, et les goutes redoublaient de violence à chaque parade de la part de Yabutô. Dans la baie de Gadjetzan, la mer semblait perdre du terrain, et se renfermer à l’intérieur d’elle-même : un Tsunami se préparait. Les nuages devenaient de plus en plus noirs et masquaient tout le reste. Un véritable déferlement infernal allait se déclencher sur Gadjetzan. Les fers se croisaient encore et encore. Starwolfen sentait la cadence accélérer. Ses attaques ne semblaient pas atteindre la condition physique de Yabutô. Ce dernier redoublait de violence, et se mit à crier à chaque attaque. La foudre s’abattit à seulement deux mètres deux, et ainsi de suite à chaque fois que Yabutô criait. Les éléments lui obéissaient. Starwolfen semblait être condamné.

Dans le bureau de Brouillecaboche, le gnome observait la météo changer. Beardo comptais ses pièces sur une table. Le tonnerre retentis. Il sursauta. « Beardo, venez voir, la véritable nuit commence. La lumière de la lune continue de filtrer à travers les nuages, cela nous permet de bien voir la scène. C’est tout simplement spectaculaire. » dit Brouillecaboche à l’intention du commissaire. Ce dernier accourut aussi vite qu’il put. « Mon dieu. L’un deux peu gagner ? » Demanda timidement Beardo, époustoufler par le combat de titans qui se tramait sous ses yeux.
- à priori oui. Les deux le peuvent. La question est la suivante. Est-ce que quelque chose peut résister aux forces de la nature elle-même ? La nature, libérée des druides, à l’état pur, animée par sa propre conscience. 
- Que voulez-vous dire par là, Maire ?
- La nature seule décidera de l’issus de ce combat qui promet d’être le plus intense que Gadjetzan est connus. Yabutô pense avoir un contrôle total, mais la vraie puissance de la nature se manifeste bien au-dessus des cieux. 

Le sabre de Yabutô trancha la viande du worgen au niveau de l’épaule. Ce dernier rugit. Yabutô esquissa un sourire. Il ne parlait pas. Aucun des deux ne parlaient ; ils écoutaient et lisaient dans l’esprit de l’autre. Leurs armes ne semblaient pas pouvoir se briser. Le sabre de Starwolfen redoubla d’efficacité. Les deux adversaires voulaient se détruire l’un l’autre. La pluie redoublait de violence. Starwolfen recula et sauta sur un toit d’une maison. Yabutô le suivit. Arrivés en haut de la bâtisse, il fit tournoyer son sabre. Les planches du toit sur lequel ils se trouvaient commencèrent à se décrocher. « Alors, Starwolfen ?! Suis-je toujours aussi faible ?! » Hurla Yabutô. 
- Il semblerait que je me sois trompé. Tu n’es pas seulement faible, tu es aussi totalement fou. Répondit le worgen, hésitant.
Yabutô ne répondis pas à la provocation, et se contenta d’attaquer son adversaire avec autant de violence que possible. La fourrure de Starwolfen commençait à devenir spongieuse, et les habits noirs de Yabutô collaient à sa peau. Le worgen retira sa chemise de soie noire, et laissa paraître son torse poilu et strié de cicatrices. Il repartit à l’assaut, esquiva le coup de Yabutô et lui flanqua à coup de coude dans le menton, et accompagna le tout d’un croche-patte, ce qui fit tomber à terre Yabutô. Son adversaire en difficulté, Starwolfen asséna un ultime coup de sabre sur l’arme de Yabutô, ce qui eut pour effet de briser les deux sabres. Il rattrapa un morceau de métal qui se dégageait de son ancienne arme, et volait au gré des vents violents agrémentés de pluie, et se jeta sur Yabutô. Il planta son morceau d’arme dans le cœur du seigneur démon. Yabutô hurla. Au loin, une immense vague commençait à avancer, emportant tout sur son passage. Les deux combattants, seuls sur leur plateforme, semblaient contempler le désastre qui se préparait. Starwolfen regarda Yabutô. Ce dernier dégagea le morceau de métal de sa poitrine et saisit un shuriken. Il le lança vers Starwolfen qui évita de justesse le projectile. Après ça, le démon lui planta un couteau dans la cuisse. Les cris recommencèrent de plus belle. La vague avançait de plus en plus vite, de plus en plus monstrueuse, à l’horizon. Yabutô regardais le worgen à terre, immobiliser. « Et maintenant ?! ». Le worgen ne répondit pas.
- Réponds ! Suis-je toujours aussi faible, minable chien ?!
- Pour un seigneur démon, j’en attendais plus. 
- Seigneur démon ? Ah oui, c’est comme ça que l’on m’appelle dans les hauts quartiers de Gadjetzan. Je ne suis qu’un modeste Draeneï, voyons.
Starwolfen ferma les yeux. Il sourit tendrement. « Tues-moi, maintenant. »
- Avec plaisir ! cria Yabutô, en frappant une dernière fois la cuisse du worgen, immobiliser à terre. Ce soir, ton existence s’arrête, Starwolfen ! Tu ne seras définitivement plus un obstacle à mes plans ! 
Yabutô dégaina un petit couteau. Il le saisit à deux mains, souleva l’arme et planta violement sa lame dans la poitrine du worgen. Un jet de sang sortit de la poitrine de l’homme-loup. « Quel dommage. » dit Starwolfen entre deux crachas de sang.
- Hein ? demanda Yabutô, confus, malgré un soulagement intérieur indescriptible.
- Regarde ce que tu vas causer. Dit Starwolfen en pointant la vague immense qui s’apprêtait à engloutir Gadjetzan. 
L’horizon avait disparu. Ce n’était maintenant qu’un mur d’eau, qui emportait bateau et embarcations.
- Au moins tu mourras la conscience tranquille, Yabutô. Continua Starwolfen. 
- Ça ? Tu me sous-estime…
- Quoi ?
Yabutô se dressa face au Tsunami, sortit un couteau de derrière son dos et balança l’arme dans le mur liquide. La vague se fissura en deux, avant de disparaitre totalement, comme si de rien était. « Merci. » rit Starwolfen.
- Merci ? 
- Merci d’avoir sauvé Gadjetzan, ainsi que tous mes amis. Sans ton intervention, nous serions déjà tous morts. Continua le worgen, tout sourire. 
- De toute manière tes amis et tes proches, mourrons tous. Pesta Yabutô.
- Dans ce cas, je prie pour que Brouillecaboche te tuer. Dit Starwolfen, un grand sourire aux lèvres.
Yabutô le regarda et sourit. Il se baissa et asséna un violent coup de pieds dans le couteau, enfonçant encore plus la lame dans le corps du worgen, perforant son poumon gauche. Le worgen agonisant prononça une dernière parole. « Je…t’en…supplie…sauve-toi ! » dit-il, avant de succomber à ses blessures. 

Yabutô contempla le corps de Starwolfen, étendus à terre, mort. Il n’était pas aussi heureux qu’il aurait pensé l’être. L’excitation était partie. Au loin, trois silhouettes le scrutaient. Baine, Kazakus et Goya, le fixaient. Baine était en pleure, effondré à terre. Les larmes voilaient sa vue, mais il savait que devant lui se tenait Yabutô. Kazakus restait digne, mais tremblait de toutes parts. Sa potion se dégagea de sa main, et vint rouler à terre. Le mage était paralysé. Une grosse larme perça sa pupille et vint dégouliner le long de sa joue. Quant à Goya, elle ne disait rien, mais se retenais de pleurer. Le bras pendant le long de son corps, elle observait la scène. Derrière eux, des cris apeurés de milliers de Pandaren, tous en train de se faire massacrer. L’aube pointait le bout de son nez à l’horizon ; la nuit commençait à prendre fin, et le cauchemar tant redoutés par les Pandaren de Gadjetzan, également. Yabutô se détourna du regard des trois adversaires, et disparu dans les quartiers. 

Du haut d’un grand bâtiment, Shaku observait le corps de Starwolfen. Il était impuissant, et ne pouvait lui venir en aide. Pourtant une question résonnait dans sa tête. « Pourquoi ne l’on-t-il pas aidé ? » se demandait-il. Il avait admiré tout le combat. Il savait ce qu’il s’était passé. Alors pourquoi ? L’un de ses « compagnons vint se poser juste à côté de lui. « Shaku, nous devons rentrer. L’aube est là. » Dit-il tout en disparaissant à son tour dans les rues encore « endormies » de la ville. Shaku ne pleurait pas, mais son regard était vide. Il venait de perdre quelqu’un qui lui était cher. Les souvenirs d’entrainements lui revenaient en mémoire. Les longues heures à rire, avec à ses côtés Yabutô et Starwolfen. Une sensation qu’il savait maintenant définitivement perdue. C’était une partie intégrante de sa vie qui venait de partir. Jamais plus il ne ressentirait ça. C’était comme un couteau dans le cœur, comme s’il venait de mourir une première fois. Comment aimer une personne qui avait tué l’un de ses meilleurs amis. « L’amitié ». Sentiment qu’il avait totalement oublié intérieurement, et dont il réalisait, maintenant, l’importance. C’était une véritable déchirure pour lui. Puis, il revint à la réalité. Une légère brise lui caressa la joue. Shaku enfila une capuche et descendit furtivement de la tour, pour disparaitre comme tant d’autres, dans Gadjetzan.

Après quelques minutes, Baine et Kazakus se dirigèrent vers le corps sans vie de Starwolfen. Le worgen était bel et bien mort. Ses yeux étaient fermés, et il affichait un léger sourire aux lèvres. Il n’était pas mort en vain. Baine pris la tête de Starwolfen et la reposa sur ses genoux. Il caressa tendrement sa fourrure trempée. Le Tauren, malgré une rudesse apparente, se mit à pleurer en gémissant timidement. Kazakus n’y prêta pas attention, au contraire, il tenta de consoler le pauvre Baine. Il essaya de le rassurer, avant de finir par pleurer lui aussi. « L’amitié ». C’était un sentiment qui, à la Kabale, était très prononcé. Tous se connaissaient, et grâce à ça ils restaient unis. Belle leçon de morale n’est-ce pas ? Une organisation criminelle, capable du pire, animée par trois choses : l’amitié, la fraternité, l’entraide. Kazakus posa sa main sur le torse du worgen. Il monta jusqu’à son poumon gauche, et saisit l’arme. Il la retira. Le couteau était en acier renforcé. Il comportait également un manche en bois de chêne. C’était un magnifique artefact. Une émeraude était encastrée à la fin de l’arme. À l’intérieure de la pierre précieuse, quelque chose avait été gravé : S.E. Kazakus ne comprît pas la signification de ses inscriptions. Autre chose était marqué en lettre d’or sur le manche. C’était un nom. « Eloïse ». 

De retour dans le vestiaire, Yabutô fut accueilli par un tonnerre d’applaudissements. Brouillecaboche, sa canne à la main, regardait Yabutô, tout sourire. « Mesdames et Messieurs. Souhaitez la bienvenue à notre nouveau chef de L’ordre des Dignes Titans : Yabutô, le seigneur démon ! ». Les applaudissements redoublèrent d’intensité. Contrairement au début de la nuit, l’adrénaline ne s’empara pas de Yabutô. Il sourit de bon cœur, et rejoins Brouillecaboche. « Merci de votre participation, vous pouvez disposer. Et faites passez le message aux autres. Yabutô, venez dans mon bureau, maintenant. ». Yabutô ne posa pas de question, il suivit le Maire, toujours accompagné par Beardo. En montant les escaliers qui menaient à la salle de réunion de Brouillecaboche, Beardo dit furtivement à Yabutô : « Eloïse vous manque à vous aussi n’est-ce pas ? ». Le commissaire-priseur était tout sourire, les yeux pleins de malice perverse. Yabutô ne répondit pas, mais savait que Beardo connaissait la vérité. Arrivés dans la salle de réunion, Brouillecaboche poussa une lourde porte en métal et pénétra à l’intérieur de la pièce. Au fond de la salle, se trouvait un homme. Cheveux blancs, armure grise et noire métallisé, une épée à la ceinture. L’homme se retourna : Edwin Vancleef. « Mon cher Yabutô, bienvenue officiellement dans L’ordre des Dignes Titans. ». S’est alors que Yabutô sentit son estomac se nouer. La douleur fut très prononcée, et Yabutô s’écrasa à terre en se tordant de douleur. Beardo s’accroupis et regarda Yabutô, malicieux. « Tout vas bien mon garçon ? »
- Assurément, monsieur Beardo. Répondit Yabutô tout en se relevant.
- Magnifique, bienvenu parmi-nous.
Maelva Sang-Pourpre : l’incident A.N.I.M.A

Cela s’est passé il y a quelques années. À l’époque, je n’étais membre que d’une petite organisation téméraire, qui visait à changer Gadjetzan. Notre problème était très ordinaire, et n’avait en rien quelque chose de spécial ou de différent ; nous étions chargés de réparer les égouts de la mégapole, et ainsi assurer une meilleure circulation. De nombreux problèmes étaient survenus, et les conduits se bouchaient constamment. Nous ne parvenions pas à trouver une solution efficace. L’ogre Hancho, le troll Kazakus, et moi-même, nous cherchions en vains une solution. Le problème pouvait paraître ordinaire, il y avait quelque chose d’étrange la derrière. 

Trois conduits avaient été retrouvés bouchés. Les trois avaient subi de lourds dommages, et des trous monstrueux avaient été percés dans les parois métalliques de certains conduits. Malgré la présence de ces derniers, l’eau avait stagné et inondé les rues, rendant la ville impraticable à pied. Or, les conduits avaient été enchantés par un mage du Kirin’Tor, et la magie avait bien fait ses preuves. Elle n’avait jamais faillis à son devoir. Il fallait donc quelque chose de bien plus puissant pour causer un trou pareil. Il fallait la puissance d’un Archimage. À l’époque je soupçonnais Kazakus, mais mes accusassions furent bien vites démenties par un deuxième problème : comment Kazakus, tout Troll qu’il était, aurait-il fait pour causer des trous aussi parfait et gros, à des endroits choisis totalement au hasard, le tout sous une pression immense exercé par l’eau ? Et surtout pourquoi l’aurait-il fait ? 

Non, Kazakus était bel et bien innocent. Inutile de s’acharner. Mais alors qu’est-ce qui avait pu causer un tel désastre ?
Trois jours après l’inspection du conduit troué, de violentes secousses se firent ressentir. Une maison s’écroula et fut dévoré par la terre. Les occupants du bâtiment n’eurent le temps de sortir de la chaumière, qu’ils furent tous engloutis. Aucun n’avait survécus. Et à côté de ce désastre, un autre malheur avait survenus : un autre conduit, totalement écrasé.

Le conduit avait été littéralement broyé, et il était impossible de savoir pourquoi. C’était un véritable calvaire. Nous ne pouvions rien faire, et nous ne savions rien. Alors, un soir, alors que Gadjetzan venait de « s’endormir », j’ai décidé d’aller faire une petite inspection. Les conduits qui avaient été endommagés, se trouvaient tous dans le même périmètre. C’était trop évident pour que ce ne soit qu’une coïncidence. Et si s’en était une il fallait en être sûr. Le doute n’était plus permis. Si les secousses recommençaient, Gadjetzan ne tiendrais pas longtemps. Je me glissais dans un conduit étroit, vide, et entrepris de marcher à l’intérieur de l’égout, en quête d’indice.

L’odeur était insoutenable. Je ne pouvais presque pas respirer. La pression me faisait mal aux oreilles. J’étais à vingt mètre sous terre, mais la pression multipliait ce chiffre par cent. C’était insoutenable. Je me résignais à rentrer, et décidais de mieux m’équiper la prochaine fois, quand je sentis le métal sous mes pieds bouger. Un léger grelotement. Puis plus rien. Le calme total des gouttes d’eau tombant à terre et de mes pas humides. C’était sans compter la suite. Soudain, sans prévenir, une immense secousse me ballota dans tous les sens. J’entendis le métal se crisper, se briser, avant d’être réduit en poussière. L’incident dura une petite minute. Et puis, de nouveau, plus rien. Un simple sentiment de peur, et un bruit sourd qui venait du fond du conduit. Je commençais à trembler. Non, il fallait que je reste calme. « T’inquiètes mon vieux, il doit y avoir juste un ver géant, ou une merde dans le genre. Tu vas t’en sortir vivant ». Les craquements métalliques redoublèrent. Et puis au-dessus de moi, je vis le conduit se broyer. J’eu juste le temps de m’échapper, que je sentis le morceau d’égout derrière moi être arraché dans un vacarme assourdissant. Apeurés, je courus aussi vite que je pus. Derrière moi, je sentais ce bruit de métal broyer se rapprocher de moi, de plus en plus vite. Une porte m’attendait à quelques mètres. Je pouvais m’en sortir !

Je m’étais donc résigné à survivre et à atteindre cette maudite porte. Le bruit du métal se tut une minute. Je me sentis d’un coup soulagé. Et puis sans prévenir, d’un coup, le conduit se rétrécis juste devant moi, me barrant le passage. Je sentis l’égout se disloquer, et se faire soulever comme une vulgaire brindille. Le morceau de métal commença à devenir raide, et je me sentis tomber. Et puis ça se stabilisa ; j’avais eu la peur de ma vie, et mon cœur avait faillis lâcher. Le conduit fut réintroduit violement dans la paroi rocheuse, très près de l’autre moitié de l’égout. J’étais, malgré tout, terrifier. Je lançais un dernier regard derrière moi, et vit une forme titanesque se mouvoir dans mon dos. Un œil apparu. Celui d’un élémentaire. Un splendide élémentaire bleu : un élémentaire de man, une créature légendaire, inconnue à ce jour. Mais c’était évident que s’en était un. Il correspondait parfaitement aux descriptions faites par les légendes. Mais que faisait-il sous Gadjetzan ?

Je ne le savais pas encore, mais l’élémentaire qui se trouvait devant moi, allait marquer à jamais ma vie.

Mon nom est Brouillecaboche, et j’ai découvert A.N.I.M.A.

Chapitre 2 : A.N.I.M.A 

J’étais de retour dans ma chambre. De nouveau allongé sur mon lit à réfléchir. Oui, réfléchir. Cette activité qui m’était si chère. Je repensais à ma journée. Elle n’avait pas été très mouvementée. L’intervention de ce matin avait été la seule vraie activité de la journée. J’étais, sitôt mon inspection terminée, bien vite rentré chez moi afin d’étudier les plans de la ville. Les égouts étaient ma priorité. C’était la seule d’ailleurs. La seule possible. Jamais l’élémentaire ne sortirait au grand jour. J’aurais tant voulu retourner dans les conduits ce soir-là. Mais non, je devais me reconcentrer. Il fallait que je connaisse chaque recoin du réseau, et ce le plus vite possible. 

Jamais je n’avais ressentis ça. Ce sentiment de protection, d’affection, pour quelque chose que l’on a peine vu, et cette pression, cette peur qui monte peu à peu en vous. Ce sentiment si particulier. Cette envie de protéger quelque chose, malgré les innombrables obstacles. Ce danger imminent. À peine l’élémentaire serait découvert, que Gadjetzan ferait tout pour anéantir la merveilleuse créature. Mais la plus grande question n’était pas de savoir comment la protéger, qu’allait faire la ville si l’élémentaire était découvert. Non, la vrai question était de savoir : qui était cet élémentaire. « Ce sont des réincarnations d’êtres vivants. » disaient les livres. Pour moi ce n’était pas une légende. Et si s’était bel et bien une réincarnation, il y avait forcément moyen de communiquer. Communiquer. Mais comment ? Les élémentaires ne parlent pas. La télépathie ? Sans doute. Mais comment le savoir ? Comment pouvoir en être sûr, et dans un temps record ? J’avais tellement de choses à savoir. Pourtant j’arrivais à suivre. 

« Viens ». Trois heures du matin. Je m’étais assoupi sur mon plan de la ville. Cette vois m’avait réveillé. Une voix qui vient comme par magie, alors que j’essaye de communiquer avec un élémentaire mystérieux. C’était trop évident. Non, je ne pouvais pas laisser passer une occasion comme ça. Je me sentis obliger d’enfiler mes bottes, de revêtir une chemise convenable, celle de service en l’occurrence, et de sortir. Sortir, mais pas pour longtemps. J’allais bientôt retourner six pieds sous terre. Cette voix était douce. C’était celle d’une jeune femme. Je devais en avoir le cœur net. Les questions se multipliaient. J’arrivais à l’entrée du secteur Nord. Quelques mètres plus loin se trouvait le gouffre causé par l’incident. Il n’y avait personne à cette heure, mais je sentis une peur grandir en moi. Une boule au ventre, incontrôlable. J’étais très nerveux. Mais qui ne l’aurait pas été en sachant qu’il allait peut-être communiquer et rencontrer un élémentaire qui faisait cent fois ma taille ?

Je m’engouffrais dans la voie. J’étais de plus en plus nerveux. J’avançais. Dix mètres. Toujours rien. Vingt mètres. Aucun signe. Trente mètres. L’oxygène se raréfiait. Je sortis ma bombonne de service. Je continuais ma marche vers l’inconnu. Cinquante mètres. Un léger crépitement dans mes oreilles. Sans doute un signe. Je décidais de continuer à avancer. Cent mètres. Je marchais depuis plus d’une heure. Ma bombonne s’était vidée à moitié. « Bravo, tu y es arrivé. » De nouveau cette vois. Une peur me mordit l’estomac. Je me tordis de douleur. « N’ai pas peur, je ne te ferais aucun mal. » repris la voix. Je sentis la peur grandir, mais moins mordante qu’avant. « Qui êtes-vous ?! » lui criai-je, nerveux et paniqué.
- Je ne te ferais aucun mal, je te le promets. 
- Montrez-vous ! je veux voir votre visage ! 
- Ce ne sera pas nécessaire.
- Montrez-vous ! »
Un silence s’installa. Et puit comme un flash. Je perdis les pédales, et vint m’écraser à terre. Mon corps ne me répondait plus. J’étais vidé. Et puis de nouveau un autre flash. Et là, soudain, je me retrouvais dans une vaste étendue verte.

En plaine prairie. C’était magnifique. De petites fleurs caressaient mes chaussures sales. Le vent se ressentait sur mes joues en sueur. C’était très agréable. Une tiédeur parfaite. J’étais dans un état incroyable. Je n’avais jamais ressentis ça. C’était la définition même du bonheur. Et puis mon regard se rouvrit. Devant moi, à quelques mètres se trouvait une merveilleuse jeune femme. Je m’en souviens. Le jeune-homme de vingt ans ne resta pas indifférent à cette beauté. Je rougis, tout gnome que j’étais. Elle eut un léger sourire. Elle rougit à son tour. C’était comme une complicité, entre elle et moi, qui s’était créé en un instant. Elle prit la parole la première. « Cet endroit est magnifique n’est-ce pas ? 
- Oui. Ou sommes-nous ?
- Ici ? S’est A.N.I.M.A, ma conscience. Des mages l’on créé pour moi. Elle est belle n’est-ce pas ?
- Tout simplement époustouflant. Et vous, qui êtes-vous ? 
- Moi ? Je ne me souviens pas avoir de nom. A.N.I.M.A. c’est tout ce dont je me souvienne.
- Vous êtes bel et bien une réincarnation ?
- Oui, en effet.
- Les légendes disaient vrai…
- Mais je ne l’ai pas choisi. Les livres sont beaux n’est-ce pas ? Mais sont-ils la vérité ?
- Je ne suis pas sûr de bien comprendre. Tout cela est si inattendu et magique. Vous pourriez peut-être m’expliquer ?
- Vous ne savez vraiment rien ? Les mages m’avaient assuré que tout le monde me connaîtrait, que je devais simplement attendre. Il y a quelques semaines j’ai décidé de bouger, mais je ne vois rien, s’est très sombre.
- Mais personne ne vous connais. Je pensais même que vous étiez une légende. Qui sont ses mages ?
- Je…je ne peux pas vous le dire. 
- Alors dites-moi tout ce que vous pouvez.
- A la base…je faisais partie d’un programme visant à faire des expériences pour renforcer la sécurité de Gadjetzan. C’est un mage ancien qui me l’avait dit. Nous avons reçu la visite d’Antonidas, et il nous a certifié notre condition de muraille défensive. Nos consciences ont été sculptées par ces mages, qui restent dans l’ombre. La mienne s’appelait A.N.I.M.A. Je ne sais pas exactement en quoi ça consiste vraiment. Mais ce que je sais c’est qu’ils ne m’ont plus jamais reparlé depuis que j’ai été mise en condition.
- Depuis quand avez-vous été mise en condition ? 
- Je ne sais pas, je…
- Dites-moi ! Je vous en prie !
- Je…j’imagine il y a quelques années. 
- Combiens ?
- Je dirais vingt, peut-être trente. Vous savez une fois dans votre conscience vous êtes intemporelles. Je ne sais pas exactement le chiffre exact.
- Qu’importe. S’est amplement suffisant. Je…pourriez-vous m’en dire plus sur vous ? Vous avez des souvenirs de votre vie passée ?
- Non, pas tellement. J’avais le même corps qu’à l’époque. J’étais rêveuse. Je voulais me rendre à Hurlevent, pour y ouvrir mon propre commerce. J’aimais beaucoup lire, oui, ça je m’en souviens bien. 
- Fascinant.
- Pardon ?
- Oh, excuser-moi, j’ai pensé tout haut.
- Et vous ? Qui êtes-vous ?
- Moi ? Et bien à vrai dire je ne suis pas grand monde. Un simple inspecteur des égouts, qui rêve de pouvoir un jour devenir une véritable personne.
- Vous n’avez pas de nom, comme moi ?
- Oh, bien sûr. Excuser-moi, je suis un peu maladroit. Je m’appelle Brouillecaboche. 
- Simplement Brouillecaboche ?
- À dire vrai j’ai oublié mon autre prénom. Cela fait si longtemps que personne ne m’a appelé par un autre nom que Brouillecaboche. Je…je pense que la dernière fois remonte il y bien quinze ans, voire plus.
- Oh, bien sûr. Vous êtes comme moi, Brouillecaboche, vous êtes un nom, rien de plus.
- Oui, en effet. Enfin moi je suis plus un inspecteur. Brouillecaboche s’est pour les intimes. 
- Je suis une intime ? 
- Oh, je ne refuse jamais rien à une dame. Je vous considère comme la plus belle que j’ai eu la chance de voir, d’ailleurs.
- Cela ne sert à rien de flatter mon égo, Monsieur Brouillecaboche. Mais vous m’êtes sympathique, et je vous aime bien.
- Ravis de vous plaire, ma chère. 
- Bien, je vais malheureusement devoir vous laisser.
- Non, attendez ! Je…je pourrais vous revoir ?
- Évidement. Vous êtes tout le temps le bienvenu. Penser simplement à A.N.I.M.A, et vous serez directement transporté ici. C’est facile.
- Très bien, merci.
- Bien il ne me reste plus qu’à vous souhaiter au revoir. Je…ce fut un plaisir de vous rencontrer, Monsieur Brouillecaboche. 
- Moi de même, ma chère. À bientôt.
- A bientôt. Ah oui, j’ai oublié de vous préciser quelque chose à propos de moi : j’adore les boites à musique. »

Je n’eus le temps de dire quoi que ce soit, que je repris mes esprits dans le conduit d’égout. C’était sale et humide. Rien à voir avec A.N.I.M.A. Enfin, maintenant je savais à qui j’avais à faire. Dès la première occasion, je voulais la revoir. Elle m’apportait un semblant de bonheur. C’était véritablement une merveilleuse créature. Et je voulais l’aider. Je ne voulais plus qu’elle s’identifie à A.N.I.M.A. Je voulais retrouver son vrai nom. 

C’était de bien belles paroles n’est-ce pas ? Ah l’amour. Rien de plus aveuglant comme sentiment. Comment ça vous ne vous en étiez pas encore rendu compte ?! Evidement que j’en étais devenu obsédé et que je l’aimais. Tsss, l’amour. Sentiment futile qui vous prendra tout, pour finir. Mais les moments en sa compagnie sont inoubliables. Enfin, tout ça pour dire qu’un rien suffit à vous faire totalement tourner la tête.

« Une boîte à musique… » Pensai-je tout haut. Je repris véritablement mes esprits quelques dizaines des minutes après ma sortie d’A.N.I.M.A. Je décidais qu’il était temps pour moi de sortir du conduit et de dormir un peu. Je regardais le fond du conduit, et entendis un léger bruit sourd. « Faites attention à vous, ma chère. »



Totitota

Sylvana et la nature sauvage - Part. 1

La nouvelle fut difficile à digérer. Les larmes se mirent doucement à couler sur ses joues, le regard vide. C'était donc la fin, après de longues années de loyaux services, voilà qu'elle est renvoyé pour être trop efficace, trop utile. Sylvana laissa échapper un léger sourire, elle salua notamment l'ironie de la situation. Elle qui, quelques mois au paravent, se foutait de la gueule de Réno parce qu'il dégageait du standard. Quel ironie. Mais lui l'avait toujours su, c'était sa destinée.
Elle enviait Thrall.
« Lui au moins, se dit-elle, il finira pas dans un putain de panthéon, et on va me dire qu'il cancérise pas ?! »
Face à cette injustice dû à des forces qui la dépassent complètement, Sylvana était impuissante et devait accepter la situation, chose peu aisé. De ce fait, elle décida de noyer son chagrin et calmer sa colère dans l'alcool, une solution ayant longtemps fait ses preuves.
Elle se rendit dans la taverne de Kazakus, bar branché de Gadgetzan qui idolâtre un des barrons de la drogue local. Une fois accoudé au bar et avoir rembarré le barman, elle fut rejoint par l'ami Brann. Elle n'avait jamais vraiment eu l'occasion de travailler en synergie avec lui, leur relation s'étant toujours limitée à des politesses échangées sur le terrain. Mais le malheur rapproche, et leurs destins étaient à présent liés. 
Quelques verres passèrent, Sylvana et Brann étaient relativement « pompettes », pour rester poli, riant aux éclats, quand soudain un silence envahi la salle. La porte principale de l'établissement s'ouvrit doucement et un groupe de pirates fit son entrée, mené par le redoutable Noeuilnoeuil. Ils étaient tous là, ceux qui lui avaient volé la vedette, même les disciples de N'Zoth qui avaient profité de leur voyage à Gadgetzan pour changer de maître. Elle aperçut en fin de groupe des boucaniers, un peu timide, comme si ils ressortaient pour la première fois dehors après quelques semaines.

« Regarde moi ça, dit Sylvana à Brann, ils osent se montrer en public alors qu'ils ont pollué Gadgetzan à eux tout seul. J'ai connu une époque où Garoch avait un minimum de fierté... »

Il y eu un silence entre eux, puis Brann et Sylvana éclatèrent de rire et se mirent à gueuler : « ARMOR-UP ! ARMOR-UP ! ».
Les pirates tressaillirent.

Un des matelots des mers du sud qui accompagnent généralement le capitaine Neunoeuil partout où il va, se dirigea vers nos deux compagnons d'infortune.
« Excusez-moi madame, vous êtes Sylvana n'es ce pas ? » dit il d'une voix enfantine.
« Heu... oui...hic ! C'est moi. »
« Je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de vous croiser sur le terrain ces derniers mois, mais avec les copains on aime beaucoup ce que vous faites. » Les pirates restés en retrait saluèrent timidement notre héroïne légendaire.
« Si vous arrêtiez d'aller dans la gueule aussi ! » Sylvana se mit à insulter le matelot pendant que Brann la retenait. Le pirate reparti rapidement rejoindre son groupe, un peu choqué. Il finira par oublier cet incident, plus tard dans la soirée, en jetant des cacahuètes sur des dessoudeurs.
Sylvana se remit à pleurer à chaudes larmes, Brann essaya de la consoler tant bien que mal.
« Écoute Sylvana, c'est normal. C'est parfaitement normal de ressentir ça. Tiens, avec Réno ça fait 3 mois maintenant qu'on va dans un groupe tous les jeudis depuis qu'on nous a annoncé notre départ. »
« Un groupe ? »
« Oui ça 'appelle le Wild Anonymous Club, c'est un groupe de personne qui, comme nous, sont en train de changer de position, et ils nous aident à mieux accepter la transition. »
« Je ne veux pas qu'on puisse me juger ! J'ai une réputation à tenir moi ! »
« Mais justement, personne ne te juge, tout le monde peut s'exprimer librement sur ce qu'il ressent, ses peurs et ses angoisses. » continua Brann.
« Je ne sais pas. Tu y vas encore toi ? »
« Moi non. Je vais beaucoup mieux, mais tu y croiseras sûrement Réno. »
« ça ne l'a pas aidé ? Lui qui a pourtant toujours le sourire, se ventant d'être riche ou je sais pas quelle autre connerie ! » rétorqua Sylvana.
« Et bien pour tout t'avouer, il a arrêté au bout d'un mois ou deux, le programme a très bien marché sur lui... Mais la semaine dernière quand il a apprit que Élise resterait dans la course et pas lui... ça l'a anéanti et il a replongé... ».
« La pute ! » s'emporta Sylvana.
« Ce n'est pas important, pense a toi et uniquement à toi pour le moment. Tu viendras ? »
« Je ne sais pas. ».


Le lendemain matin, Sylvana finit par se réveiller avec un sacré mal de crâne. Ces longs mois de chômage lui avaient pourtant permis d’acquérir une meilleure résistance à l'alcool, ce qui, dans son secteur d'activité, n'avait pas vraiment d'utilité. Toutefois rien à faire contre la gueule de bois. Elle constata qu'elle ne se souvenait pas de tout ce qu'il s'était passé la veille mais fut tout de même soulageait de se réveiller seule. Au moins elle avait limité la casse. Elle avait dormi toute habillé et en s'extirpant péniblement de son lit, une carte de visite tomba d'une de ses poches. WILD ANONYMOUS CLUB. Elle regarda la carte avec insistance. L'idée ne l'enchantait guère mais elle avait vraiment besoin d'aide. La séance du jour était à 11h, il fallait se dépêcher. Elle se changea rapidement, fit un brin de toilette et partie de son appartement à l'ambiance pesante. Elle sorti du bâtiment et s'éloigna d'un pas pressé, le club se situant au nord de la ville.
Brann loupa de peu Sylvana. Il était en train de revenir avec les croissants.

Sylvanas et le wild - Part. 2
Dans l'épisode précédent : Sylvanas venant d'apprendre qu'elle part du Standard pour le wild, elle rejoint un groupe de soutien, le Wild Anonymous Club, afin de surmonter au mieux cette épreuve.
« Bonjour à tous, aujourd'hui nous accueillons une nouvelle membre parmi nous...Sylvanas ! »
« Bonjour Sylvanas... » dirent de manière un peu molle, mais en cœur, l'ensemble des personnes assises en cercle.
« Sylvanas, je suis ton mentor, et celui de toutes les personnes de cette salle ! Je m'appelle Medivh ! » Dit-il d'un air joviale.
« Je sais parfaitement qui vous êtes, d'ailleurs qu'es ce que vous foutez là ? »
« Haha ! J'ai beaucoup de temps libre en ce moment, dit-il dans un grand sourire. Bien, avant de commencer, es ce que quelqu'un aimerait prendre la parole ? » demanda Medivh, recherchant immédiatement du coin de l’œil qui serait prêt à engager la conversation.
« Oui...je... j'aimerais dire quelques mots...SMORG ! »
« Ha non pas toi ! Je te l'ai déjà dit à la séance d'avant, tu n'as rien à faire ici Rexxar ! »
« Mais...je...je souffre moi aussi...SMORG ! »
« Haha je l'adore, non mon chou tu n'es pas parti du standard, mets toi ça dans le crâne bon sang ! »
« Mais personne ne veut jouer avec moi...SMORG ! » dit tristement Rexxar.
« Es-ce que c'est un toc le bruit qu'il fait à la fin de ses phrases ou bien.. ? » Chuchota Sylvanas à son voisin.
L'homme ne répondit rien, gardant son visage cloîtré sous sa capuche. Sylvanas s’interrogea sur sa timidité et décida d'être amicale.
« Je m'appelle Sylvanas. Comment vous appelez vous ? » demanda-t-elle.
« Mon nom ? Ça ne vous regarde pas ! »
« Vous êtes bien mystérieux... »
« Rexxar sort d'ici maintenant ! Allez, dégage ! » Cria Medivh.
Rexxar s'en alla d'un pas nonchalant.
« Bien ! HAHA ! Quelle histoire les amis ! N'oublions pas que je suis là pour vous soutenir ! HAHA ! Quelqu'un d'autre veut prendre la parole ? »
« Écoute moi bien sac à merde... »
« HAHA ! Avant de t'écouter, il faut que tu te présente, tu oublie à-cha-que-fois HAHA ! »
« Je m'appelle Mal'ganis et je... »
« Bonjour Mal'ganis... » en cœur.
« Putain ! Vous m'emmerdez à me couper la parole tout le temps bande de bouseux ! »
« HAHA ! Génial, merci pour ce partage ! »
« Merci Mal'ganis... » en cœur.
« Putain les cons... » annonça solennellement Mal'ganis.
Une main amicale vint à se poser sur l'épaule du démon.
« Es-ce que tu te sens mieux mon frère ? » Demanda Docteur Boom à Mal'ganis.
« Oui mon père, merci. Excusez-moi pour les quelques injures, mon père. »
« Hé ! Mais je vous connais vous ! Vous êtes docteur Boom !! » S'écria Sylvanas en bondissant de sa chaise.
« Ho ! Ho ! HAHA ! Elle est nouvelle. Notre père n'est plus docteur, juste notre père. HAHA ! »
« Vous foutez pas de ma gueule ! Je sais qu'il y est ! Je sais ce qu'il a fait ! »
Mal'ganis et les autres membres du Wild Anonymous Club commencèrent à s'emporter, à se lever devant les accusations de Sylvana. « WoW ! Doucement ! »
Sylvanas fut réellement étonnée de la réaction du groupe vis à vis de ses propos, elle avait pourtant connu personnellement le docteur et n'avait jamais oublié le mal qu'il avait commis. En plein étonnement et en pleine réflexion, elle ne remarqua pas la silhouette qui venait de se glisser derrière elle.
« HAA ! Lâchez-moi pervers ! »
« juste père suffira, mon enfant » rétorqua le père Boom d'un sourire tendre et innocent. « Tu sais Sylvanas, je ne suis plus le même homme. Quand certains m'ont annoncé que j'étais une des raisons pour lesquelles le standard avait été mis en place, je ne m'y attendais pas ! J'ai été choqué ! Tu sais, mon travail sur le terrain, tout ce que j'ai fait, ça partait d'une bonne volonté à la base ! »
« Vous avez fait exploser des gens ! »
« Tout de suite les grands mots ! HAHA »
« Non mon enfant, non ! Elle a raison ! C'est vrai, j'ai commis des crimes graves, des massacres, j'ai déshonoré la profession. Mais j'ai changé, Sylvanas. Regarde ! » Il commença à sortir 2 objets de forme arrondie de chacune des poches de son long manteau noir.
« Gaffe aux robombes ! » Sylvanas se précipita pour se cacher derrière son voisin à la capuche qui fut légèrement étonné par la réaction de Sylvanas.
« N'est pas peur, ce sont des melons. »
« Hein ? » s'étonna sylvana
« Oui, juste 2 gros melons bien juteux. »
« J'adore les melons » s'écria Mal'ganis. Le père Boom lui en tendit un, qu'il s'empressa de manger avec ses voisins. Boom tendit le second à Sylvanas, accompagné d'un grand sourire.

Sylvanas ne fut que trop rarement heureusement de retrouver l'air frais du dehors. La réunion avec le WAC (Wild Anonymous Club, mais WAC « envoie grave » selon Médivh) avait durée près d'une heure et les différents échanges qui ont été mené, l'ont épuisé. Finalement, elle n'avait pas vraiment pu raconter son histoire ou ce qu'elle pouvait ressentir vis à vis de ce changement dans sa vie. Avant de partir, elle se retourna une dernière fois afin de voir les membres du WAC autour de BOOM, essayant de lui retirer les bouts du melon qu'elle lui avait éclaté sur le visage. Elle souri légèrement et se fit la promesse de revenir. A défaut de pouvoir se confier, elle pouvait au moins se défouler sur les autres.
DarkSkywalker

LA FOURCHETTE MORTELLE

Oh, fans, joueurs assidus de World of Warcraft et fins experts du lore si compliqué de ce même jeu, connaissez-vous l’histoire de la fourchette mortelle ? Si ce n’est pas le cas, c’est que vous ne connaissez finalement rien au lore de Warcraft. Eh oui, la fourchette mortelle est apparue dans les mains de nombreux personnages importants d’Azeroth. Je vais vous conter l’histoire de l’une d’elle. Suivez-moi donc !

Tout commence à Karazhan, un peu avant la Première Guerre, dans les cuisines, quand naît une fourchette appelée Wairs. Ce dernier avait un frère et une sœur : Taud et Yère. Taud était un couteau et Yère une cuillère. Ils étaient tous les trois nés du dieu le plus puissant d’Azeroth, j’ai nommé : le Golem d’argenterie. Ce dernier leur avait attribué leurs prénoms, un nom de famille – Ku, en l’occurrence (prononcez « kou ») – et les avait abandonnés sur une table de bois débordant de victuailles. La fratrie ne paniqua pas, au contraire, tous les trois étaient très heureux d’avoir l’honneur d’être utilisés pour dévorer ce magnifique festin. Sauf que, tout ne se passa pas comme prévu. Leur « utilisateur » n’était autre que le Gardien d’Azeroth, Medivh et c’était la première fois pour eux qu’ils étaient utilisés pour couper et déchiqueter un poulet ou contenir de la soupe. En effet, ils n’avaient connu que leur cuisine et aussi un peu le lave-vaisselle. En résumé, c’était trois couverts tout neufs qui allaient être utilisés pour la première fois. C’est comme lorsqu’une archère Elfe accomplit son premier tir, c’est excitant mais stressant. Ils avaient peur de se rater, oh qu’ils avaient la frousse ! Malheureusement pour eux, tout rata. Wairs, notre héros, se plaignait de la poigne que le Gardien exerçait sur lui, Taud disait que le poulet était trop dur pour lui et Yère déclara :
- Eh ben, il y va pas avec le dos de la cuillère celui-là !
Cette phrase fit que Medivh cria et exigea de son majordome, un certain Moroes, que l’on jette ces « couverts défectueux » comme il dit. Le serviteur emporta nos héros et Wairs ne put même pas jeter un dernier coup d’œil vers la cuisine où il était né. La dernière vision qu’il eut de Karazhan fut un Medivh s’énervant contre un golem d’argenterie à l’air confus, avant que Moroes ne les abandonne dans la forêt qui entoure la tour. 

Lorsque les trois compères se réveillèrent, après une nuit dans la forêt de la Pénombre, ils étaient dans une caisse remplie de pommes. Là non plus, ils ne paniquèrent pas. Seul Taud ne semblait pas tranquille.
- Tout ça m’a coupé l’appétit, déclara-t-il.
Ils restèrent un moment dans la caisse mais, au bout d’un instant, cette dernière se mit à bouger. Ils étaient transportés !!! Wairs, sentit alors un instinct d’aventurier monter en lui. Il voulait s’échapper. Il planta alors ses pointes dans une pomme et… ben rien du tout. Une simple fourchette n’est pas capable de soulever une pomme à la seule force de sa « jambe ». Non seulement il avait maintenant la tête plantée dans une pomme, mais en plus cette dernière était pourrie. Yère se mit alors à pleurer, et Taud déclara :
- J’en ai assez !
Et il planta sa lame dans une paroi de cageot et réussi à y percer un trou. Yère poussa alors un cri de joie et passa par le trou. Taud la suivit, mais avant de sauter, il dit à Wairs :
- On t’attend dehors !
Hop ! il disparut à son tour. Sauf que là : problème. Wairs était coincé dans sa pomme et même s’il avait pu bouger, il n’aurait pas pu passer par le petit trou. Il ne put donc que désespérer de la perte de sa famille et se mit à pleurer à chaude larmes. Mauvaise idée. Du jus de pomme entra dans sa bouche et il se mit à tousser très fort. Alors, sa tristesse laissa place à de la colère. N’avait-il pas le droit de pleurer en paix ? Mais cette infortune causa sa fortune. Le couvercle de la caisse s’ouvrit et une main le saisit avant de le jeter à terre. La pomme amortit sa chute et se cassa au contact du sol. Notre chère fourchette eut alors le temps de voir un homme en armure bleue et grise s’éloigner. Il regarda en arrière et ne vit ni son frère ni sa sœur. Il se dit alors que tout était perdu et que plus jamais il ne reverrait sa famille. Il fut alors attrapé par des petites mains plutôt douces. Des mains d’enfant. Le jeune garçon s’écria alors :
- Père ! Père ! J’ai trouvé un petit objet en métal !
- Oui, oui, c’est bien Varian. Continue de jouer veux-tu ? Papa discute avec des gens importants…
L’enfant nommé Varian commença alors à jouer avec Wairs qui, au bout d’un moment, n’en put plus. Il avait envie de vomir et il pria intérieurement pour que le père vienne le confisquer à son fils qui commençait alors à planter les piques de sa tête dans le sol. Ça faisait un mal de chien ! Heureusement pour Wairs, le père en eut assez des bruits que faisait son fils et lui prit la fourchette des mains. Le petit garçon se mit alors à sangloter.
- Enfin, Varian ! Ce n’est pas digne d’un prince de faire des caprices comme ça ! dit le père avec sévérité.
Un prince ? Wairs ne comprenait pas mais il n’en avait que faire, il était libre ! L’homme l’emporta alors et le confia à un autre homme en armure bleue et grise avant de demander qu’on jette cet objet qui n’avait rien à faire dans la salle du trône. Salle du trône ? Wairs ne comprenait pas mais il n’en avait rien à faire, il allait à nouveau être jeté ! Le soldat se mit alors à marcher et notre héros prit alors son courage à deux mains.
- Monsieur ! Monsieur ! Pitié ne me jetez pas ! cria-t-il avec désespoir.
Quelle ne fut la surprise de l’homme en armure lorsqu’il entendit la fourchette parler ! Il tenta tant bien que mal de balbutier quelque chose mais le seul son qui sortit de sa bouche fut un gargouillement étrange. Wairs était content de l’effet qu’il avait produit sur l’homme. Comme quoi, les fourchettes ont aussi leur mot à dire. Le monsieur en armure mena notre héros dans une auberge et déclara en chuchotant (il ne voulait sûrement pas qu’on le prenne en train de parler à une fourchette…) :
- J’habite ici, dans cette auberge. Si tu veux, je t’emmène dans ma chambre…
- D’accord ! s’écria Wairs, plus qu’heureux.
Une fois posé sur une table, dans la chambre, Wairs put regarder l’homme de face. Il vit alors que l’inconnu avait l’allure d’un soldat : armure grise, casque maintenant retiré mais posé à quelques centimètres, cape bleue et surtout, chose qu’il n’avait pas remarqué, un lion jaune dessiné sur son torse. Évidemment, notre fourchette ne savait de cet emblème pourtant si connu dans Azeroth. Mais il s’en fichait ! Il avait enfin été accepté par quelqu’un !
Par la suite, le soldat l’adopta et le garda auprès de lui pendant quelques mois. Il n’y eut presque aucun inconvénient, sauf peut-être lors de la Première Guerre, lorsque les Orcs débarquèrent sur Azeroth par la porte des ténèbres. En effet, le soldat avait été envoyé au combat et il avait malencontreusement utilisé Wairs comme arme pour tuer un gros Orc musclé. Heureusement, Wairs ne fut pas blessé, juste étourdi, mais plutôt heureux d’avoir servi à défendre son ami. Depuis ce jour, le gentil soldat nomma Wairs : Fourchette Mortelle.

Mais après plusieurs années auprès du soldat, Wairs commença à s’ennuyer. Le Cataclysme était terminé et Aile de Mort six pieds sous terre. La Pandarie venait d’être découverte et le procès du chef de guerre Garrosh Hurlenfer se tiendrait dans deux jours. Notre fourchette décida d’y assister coûte que coûte (couteau que couteau !). Il laissa alors un mot gravé dans la table à manger du soldat maintenant à la retraite. Il ne prit pas la peine de préparer des bagages et il sauta par la fenêtre pour atterrir dans la rue. Après ces longues années passées dans cette auberge, Wairs avait compris qu’il se trouvait à Hurlevent et il savait même s’y repérer depuis que son ami lui avait montré les moindres recoins de la ville lors de patrouilles. Il rampa donc jusqu’aux docks pour aller direction la Pandarie ! Il grimpa tant bien que mal sur un bateau qui semblait à l’abandon. Heureusement, ce n’était pas le cas. Il y avait bien un équipage. Un mystérieux équipage. Ils avaient l’air de faire une petite fête et buvaient à longues gorgées des potions qui semblaient douteuses. Wairs était petit mais pas stupide. Il savait que s’il ne demandait pas à ces gens de l’emmener en Pandarie, il n’y serait jamais. Il essaya donc de trouver le chef parmi toutes ces espèces différentes qui désormais faisaient un karaoké. Il trouva très vite. Le chef était de loin la plus charismatique des personnes présentes sur le pont. C’étaient un Troll torse nu avec plein de tatouages violet qui lui recouvraient le corps. Il portait la barbe et ses défenses étaient très proéminentes. Il se révéla par la suite que le chef s’appelait Kazakus et qu’il voyageait direction Gadgetzan, une petite ville portuaire sans grande importance. Il disait que l’avenir de cette ville était très prometteur et qu’il fallait qu’il y soit avant qu’elle se développe. Il appelait son équipage « la Kabale » et semblait bien plus puissant qu’il ne voulait le faire croire. Wairs cru même durant un moment qu’il s’agissait d’un dragon ! Fort heureusement, il accepta de mener notre héros en Pandarie. Il disait qu’il y avait là-bas de la vermine appelée « le Lotus de Jade » qui pourrait être dangereuse pour son avenir à Gadgetzan. Après un jour et demi de voyage, Notre fourchette mortelle était en Pandarie. Elle se mit sur le bord d’un chemin et attendit qu’un Pandaren au grand cœur l’emmène au temple du Tigre Blanc où se passerait le procès. Après deux heures de marche, emmené par un passant pressé de voir le procès, ils arrivèrent enfin. Wairs était si content de retourner à l’aventure ! Il allait voir plein de personnalités d’Azeroth ! Le procès commença dans une atmosphère tendu. Les dirigeants de la Horde et de l’Alliance étaient au premier rang. Wairs voulait les voir de plus près et se faufila vers eux. Il vit alors tous ces personnages de face et il comprit qu’ils n’étaient pas là pour rigoler. Hurlenfer était enchaîné et tout l’auditoire l’observait avec une sorte de respect mêlé de dégout. La petite fourchette observa alors tous les chefs un par un. Elle regarda alors Baine Sabot-de-Sang, le regard déterminé et sévère, observa en détail l’expression de Vol’jin, tressaillit devant la grandeur qu’inspirait le Prophète Velen et laissa échapper une exclamation en découvrant la beauté de Tyrande Murmevent. Wairs crut un instant qu’ils le remarqueraient mais il n’en fut rien. En même temps, qui ferait attention à une petite fourchette lors de ce moment fatidique ? Personne, bien sûr. Il eut alors une idée aussi folle que salivante : il voulait partir avec un de ces chefs ! Il ne mit pas beaucoup de temps à choisir. Thrall lui inspirait un peu de peur, Varian, il ne savait pas pourquoi, lui semblait avoir des mains trop familières, comme s’il s’était déjà retrouvé dedans, Sylvanas, elle, lui donnait les frissons et, enfin, Gelbin était trop petit pour qu’il ne l’aperçoive. Il alla donc se cacher dans la ceinture de celle qu’il avait choisie : Tyrande. Ce ne fut pas une mince affaire. Il crut même qu’elle allait le voir et le donner à manger à son fidèle Sabre-de-givre, Ash’alah. Une fois en sécurité, pendant le reste du procès, même lorsque Garrosh se fut évader avec l’aide du dragon Kairozdormu, il ne fit qu’admirer les traits de la dirigeante Elfe. Et lorsque cette dernière quitta la Pandarie pour retourner à Darnassus, il faillit crier de joie. Il avait réussi ! Il était sur le chemin de la capitale des Elfes de la nuit. Malheureusement, tout ne se passa pas comme prévu. En effet, au bout d'un moment, il s'endormit et tomba tout seul de la ceinture de la cheffe Elfe.
Lorsqu'il s'éveilla, Wairs était tout déboussolé et regrettait amèrement d'avoir voulu partir à l'aventure. De plus, il avait la nausée. Ah ! Un bon passage dans la machine à laver, qu'il en rêvait ! Mais notre héros ne savait pas que c'est à ce moment-là que sa carrière de fourchette mortelle débutait vraiment. La suite de cette histoire est très floue et tout ce que je vais vous conter maintenant ne sera que légende et superstition. Voici une théorie sur la suite de l'histoire de la fourchette mortelle que racontent les mamans Murlocs à leurs enfants au moment du coucher : Mrglmrglmrglmrgl,mrglmrlgmorglmrgl,marglmorgmirlgmrgmrrgl... 
Non, je plaisante, voici la version traduite : A la suite de sa chute, la petite fourchette se rendit compte qu'elle n'était pas à Darnassus, évidemment. Wairs était...
...à Gadgetzan ! 
Il le savait, il l'avait lu sur un panneau en bois et espérait bien retrouver l'équipage qui l'avait aimablement mené en Pandarie. La légende raconte alors que Wairs, durant vingt ans, gagna sa vie en remportant des combats dans l'arène de la ville, ce qui renforça sa réputation de fourchette mortelle. En vingt ans, la ville avait beaucoup évoluée et était devenue une capitale du crime, comme l'avait prédit un jour un Troll au tatouages violets lors d'un voyage en bateau. Wairs espérait, après toutes ces années, revoir ce maître des potions. Et un beau jour, alors qu'il tailladait méchamment son adversaire au visage, il vit, dans la foule qui pariait sur l'issue du combat, un homme au tatouages violets avec une capuche sur la tête. Il perdit alors son premier combat depuis toujours pour suivre cet homme dans les ruelles de Gadgetzan. Il finit par arriver dans une auberge où l'homme au capuchon commanda un verre et entreprit de jouer à Hearthstone, un jeu très populaire d'Azeroth, avec un autre client qui voudrait bien jouer avec lui. Wairs se proposa immédiatement et découvrit avec déception que, sous la capuche, il ne se cachait qu'un simple Gobelin. Lors de la partie, notre héros se fit écraser par son adversaire qui jouait un deck particulièrement agressif composé de Murlocs (n'oubliez pas que la légende vient d'un clan Murloc) et finit par capituler ce qui fit exploser le portrait de son pauvre Anduin qu'il avait choisi car son costume lui rappelait celui de son ami de Hurlevent. Il arrivait encore, après tout ce temps, que Wairs regrette son départ de la capitale humain et de l'auberge du gentil soldat qui l'avait recueilli.
- Ca te dit du pognon facile ? dit le Gobelin, ce qui tira la fourchette de sa nostalgie.
- Euh, oui pourquoi pas... dit Wairs, un peu étonné.
- Alors il te suffit de vendre des potions et de ne pas te faire prendre par le Lotus de Jade et les Dessoudeurs, ces saletés.
- D'accord, mais qui êtes vous enfin ?
- Nous sommes...
- Crache le morceau ! Dit Wairs. Il en avait marre du suspens !
- La Kabale.
Un sourire s'étala sur le visage de Wairs et il vit enfin son destin. La fourchette mortelle sera un agent à la solde de la Kabale, l'organisation de ses anciens compagnons de voyage, et vendra plein de potions. Avant de partir de l'auberge avec le Gobelin, Wairs fit le deuil de tous ceux qu'il avait perdus : le soldat de Hurlevent, son frère, sa soeur, Tyrande et, surtout, le Golem d'argenterie de Karazhan, le Dieu tout puissant des couverts.
Lorsqu'il passa la porte, sa nouvelle vie commença et il se promit de gagner une partie de Hearthstone contre ce Gobelin et de boire un verre avec Kazakus.

Voilà comment se termine l'histoire de Wairs, une fourchette qui vécut encore de longues années et mourut sans savoir qu'il était passé entre les mains du grand Varian Wrynn. Quelle tristesse.

Le Villageois possédé

Dirk était un homme normal. Qui dit homme normal dit village normal. Il y travaillait en tant que forgeron et aimait son métier qui était tout aussi ordinaire que lui-même. En effet, cet homme maigre, aux cheveux et à la barbe bruns et aux yeux bleus vivait sur le continent gelé du Norfendre, aux Pics Foudroyés, dans son petit village de montagne où le métier de forgeron était très répandu. Dirk, avec les années, savait faire face au froid de la région et revêtait souvent une veste en peau de Murloc qu'il tenait de son père. Ah son père ! Ce brillant chasseur de Kodos et de Yétis, ce superbe explorateur de tous les continents d'Azeroth et, surtout, ce combattant aguerri qui défendait le village lorsqu'il n'était pas en voyage. Dirk avait aimé profondément son père et fut très dévasté lors de sa reconversion en Mort-vivant à l'époque du fléau. Mais le problème, en plus de sa tristesse, était qu'il dut revêtir le rôle de protecteur du village. Dirk détestait tout ce qui avait trait à la guerre et ne savait pas se battre. Non, ce qu'il voulait, c'était une vie tranquille de forgeron vivant avec sa femme et ses enfants. Mais – et ses voisins ne s'étaient pas manqués de le lui rappeler – son destin était de protéger le village de tous les dangers possibles. Et il y en avait, des dangers ! Entre les Mammouths qui menaçaient de charger dans les maisons, les tempêtes de glace qui pouvait tous les faire mourir de froid et, le plus terrifiant, des étrangers rôdant dans les environs depuis quelques temps dont les motivations étaient mystérieuses, Dirk était servi ! Malgré le fait qu'il n'était point guerrier, il ne demeurait pas un homme sans principes et courage. Le premier de ses principes était de ne jamais se laisser clouer le bec par ces abrutis de voisins ! Ces deux vieux croûtons si ridés qu'on pourrait les confondre avec des Troggs avaient passé leur vie à critiquer son père et ils commençaient déjà à faire de même avec lui.
- Alors petit, la trouille ?
- Ton père était un minable, je n'ose même pas imaginer ce que tu feras toi !
- Il faudra qu'on déménage si on ne veut pas mourir, le village ne me semble plus très sûr... disaient-ils en ricanant dans leur coin.
A cause de ces moqueries répétitives, Dirk avait finalement accepté son rôle et eut droit à une cérémonie où on lui remit une épée de jade pour mener à bien sa tâche. Ses voisins en avaient été stupéfaits ! Après la cérémonie, il retourna chez lui où Wandy, sa femme, l'attendait au salon. Il l'avait rencontrée quelques années auparavant quand la famille de la jeune femme s'était installée au village. Ils avaient tout de suite eu le coup de foudre et s'étaient mariés quelques mois plus tard. Wandy était une humaine, comme lui, et avait de longs cheveux blonds et des yeux bruns. Elle n'était pas venue à la cérémonie car elle ne se sentait pas très bien. Sûrement une maladie quelconque.
- Alors chéri, comment était la cérémonie ?
- Oh, les voisins étaient tout énervés ! Je jubilais intérieurement. Et toi, tu te sens mieux ?
- Oui, oui ça va. Mais je me fais du souci pour toi. J'ai l'impression que tu as accepté ce poste juste parce que les voisins te narguent. 
- Mais non voyons, je te le promets.
- Alors c'est bon, je suis rassurée, dit-elle avec un petit sourire.
Dirk se pencha pour l'embrasser mais elle le repoussa gentiment.
- Demain, c'est ton premier jour en tant que défenseur du village. Je m'en voudrais si tu tombais malade, dit-elle un peu amusée.
Dirk alla donc se coucher en souhaitant à sa femme une bonne nuit et en lui assurant que lui aussi serait très déçu d'être malade le lendemain.
« Nom d'un Murloc, je meurs d'envie d'être malade demain. Je crève de peur moi ! » pensa-t-il.
Il s'endormit alors et plongea dans un sommeil sans rêve.

Dors tant que tu le peux encore.
Profite de ta femme et de ta maison.
Bientôt, au moment de l'aurore,
Je te ferai perdre la raison.

Jour 1


Dirk se réveilla en sueur et eut l'impression de ne pas avoir dormi. Il alla à la cuisine et se prépara un sandwich pour la journée. Sur le moment, il n'avait pas faim et avait un peu peur. Étrangement, il avait l'impression que quelque chose lui avait insufflé des paroles néfastes durant la nuit et qu'il était fiévreux. Finalement, il se convainquit que ce n'était que le trac et il enfila la veste de son père puis empoigna son sabre de jade et l'attacha à sa ceinture. Avant de passer la porte, il posa un baiser sur le front de sa femme qui s'était endormie devant la cheminée.
- Je prie pour que tout se passe bien, murmura-t-il.


La forêt enneigée se dressait devant lui et il avait l'impression que, entre ces arbres, la mort pourrait le trouver. Il chassa vite cette idée de son esprit et se mit à lire, sur la liste que le maire lui avait laissée, les choses à faire de la journée. Visiblement, sa journée allait être calme car il n'y avait que deux choses inscrites sur le bout de papier. D'abord, il devait tuer un sanglier pour le repas du village et, ensuite, aller un peu plus loin vérifier si les signaux de fumée du village voisin – c'est à dire les seuls signes qui indiquaient qu'il n'y avait pas de problèmes dans le voisinage – étaient toujours là. Il prit donc son épée à deux mains et entreprit de chercher un sanglier. Il ne tarda pas à en trouver un derrière un fourré. Il prit alors une grande inspiration et se jeta sur le pauvre animal sans défense. Il finit par égorger la bête en se cachant les yeux pour ne pas vomir. Il ne voulait montrer aucun signe de faiblesse à son retour et vomir n'était pas la meilleure solution. Il décida, après ce moment éprouvant, de poser la dépouille près d'un arbre enneigé et de manger son sandwich un peu plus loin. Il se posa alors sur un caillou et admira la nature environnante. Le souffle du vent lui lécha le visage et ceci le fit sourire. Il pensa à une phrase que son père lui disait souvent lorsqu'ils se promenaient tout les deux :
« Mon enfant, si tu as peur du bruit du vent, n'oublie jamais que, toujours, son souffle te réconfortera aux moments opportuns. »
Etant petit, Dirk ne comprenait pas totalement cette phrase, mais appréciait quand son père lui apprenait ce genre de choses. Un cri d'oiseau tira le défenseur du village de ses songes. Il se mit alors à écouter les bruits des alentours et prit bonheur à relier chaque son à son propriétaire. C'était un jeu qu'il aimait bien faire lorsqu'il était seul. Mais au moment il reconnut le cri d'un corbeau, il entendit au loin quelque chose d'inhabituel. Une sorte de voix aux accents machiavélique qu'il avait entendu pour la dernière fois le jour de la mort de son père. Il essaya de se convaincre que ce n'était que le vent.
« Mon enfant, si tu as peur du bruit du vent, n'oublie jamais que, toujours, son souffle te réconfortera aux moments opportuns. » se répétait-il pour se rassurer.
Il finit alors son maigre repas et décida d'aller vérifier la présence de fumée pour pouvoir déguerpir vite fait. Il fut soulagé en la voyant au loin, s'élevant dans le ciel, comme les âmes des défunts d'après les chamans du village. Satisfait, il retourna chercher le cadavre du sanglier à l'endroit où il l'avait abandonné. Soudain, penché sur la dépouille, il eut le sentiment que la voix appartenant, comme il l'imaginait, à un être maléfique qu'il avait entendue un peu plus tôt (Le souffle du vent, qu'il avait entendu un peu plus tôt , voyons !) venait d'ici. Il prit alors le sanglier mort sur ses épaules et partit en direction du village le plus rapidement possible que lui permettait le poids de la bête. Il espérait que personne ne verrait qu'il avait eu peur, même si ça semblait stupide vu qu'il avait été seul dans cette forêt. Enfin, il n'en était pas totalement sûr...
« Mon enfant, si tu as peur du bruit du vent, n'oublie jamais que, toujours, son souffle te réconfortera aux moments opportuns. » Encore cette phrase !
Il chassa ses sombres pensées de son esprit et, avant de passer le portail en bois qui marquait l'entrée du village, il osa un regard vers la forêt. Il crut, tout à coup, voir un pan de cape voleter derrière un arbre et il faillit crier. Heureusement, au moment où il cligna des yeux, le bout de cape disparut comme il était apparu, ce qui le convainquit que tout ce qui lui avait fait peur aujourd'hui n'était que visions et que ça devait être dû au stress de sa première journée de défenseur. Il devait être dix-sept heures lorsqu'il traversa le village sans parler à personne et qu'il alla au lit directement sans même dire bonjour à Wandy. Il dormit alors jusqu'au lendemain matin.


Pauvre petit humain.
Apprécie les petits moments de la vie.
Car bientôt tout espoir sera vain,
Et tu seras à ma merci.

Jour 2


Dirk avait, pour la première fois depuis qu'il se savait destiné à défendre le village, passé une bonne nuit de sommeil. Il fut réveillé par les oiseaux qui chantaient et était de bonne humeur. Il avait tout oublié de ses frayeurs de la veille et il était prêt à reprendre son travail comme s'il ne s'était rien passé. Cette fois-ci, il se prépara un petit déjeuner bien copieux et le mangea avec ardeur. Pour midi, il se fit deux sandwichs et entreprit même de prendre avec lui un morceau du sanglier qu'il avait tué hier. Il avait gardé le cadavre dans son atelier de forgeron et pouvait faire tenir tout le village pendant plusieurs jours avec toute cette viande. Dirk s'en alla alors tout joyeux, les pieds dans la neige, vers la forêt. Le maire lui avait confié une nouvelle feuille avec ses objectifs de la journées et il fut ravi de voir qu'aucun ne ressemblait à ceux de la veille. Il devait couper du bois, ramasser des plantes médicinales et, pour finir, aller à la Désolation des Dragons et arrêter une tribu de Roharts qui s'amusaient à piétiner les ossements de Dragons. Au besoin, les tuer. Cette dernière consigne fit tomber sa bonne humeur et il faillit renoncer. Il était presque entrain de faire volte-face pour rentrer chez lui quand un de ses voisins l'interpella :
- Alors, la frousse ? Ha! Ha ! Ha ! je savais bien que tu étais un petit lâche !
- Non, non... euh... j'ai... oublié mon épée, improvisa Dirk.
En plus, il ne mentait pas et dut retourner la chercher avant de s'enfoncer dans la forêt. Il avait l'impression, comme hier, qu'une présence maléfique hantait ces bois. Mais il n'y fit pas attention et, durant la matinée, il coupa son bois et cueillit ce qu'il devait cueillir. Après ce matin plutôt éprouvant, il s'installa sur une grosse pierre enneigée et mangea à pleines dents ses deux sandwichs. Il entreprit ensuite de faire un feu pour cuir sa cuisse de sanglier. Il fit alors un feu avec deux cailloux et commença à faire cuire son morceau, résultat d'un dur labeur, à l'extrémité d'un bout de bois taillé en pointe. L'air s'emplit d'une délicieuse odeur de viande rôtie et Dirk se mit à saliver. Mais, tout se passa très vite, au moment il allait manger son bout de sanglier, il ressentit à nouveau la présence maléfique, un sanglier passa dans un buisson tout proche – à la lumière du feu, Dirk crut qu'il avait des yeux rouges brûlants de haine – et il aperçut à nouveau un pan de cape noire derrière un bouleau tout proche. Malgré sa superbe peur à ce moment-là, il prit son courage à deux main et courut vers l'endroit ou il avait cru voir une cape noire. Au moment où il arriva derrière l'arbre en question, il ne vit rien. Mais en redressant la tête, il vit au loin une silhouette escalader une pente qui menait à la Couronne de Glace, demeure du sinistre Roi-Liche. Dirk, depuis la perte de son père, avait tout fait pour éviter cet endroit et ne comptait pour rien au monde y aller aujourd'hui. Il décida donc de laisser tomber l'inconnu à la cape et retourna près de son feu manger son sanglier en vitesse (il sentait toujours cette présence...). Il lui sembla que le morceau de viande avait un drôle de goût, comme un goût de mort. Mais il oublia vite cette idée et partit en direction de la vallée de la Désolation des Dragons. Le trajet dura au moins une heure et demi et, lorsqu'il arriva enfin, il se posa un moment sur le flanc d'une montagne pour observer le spectacle qui s'offrait à lui. Il avait une vue d'ensemble sur la vallée et pouvait apercevoir des cadavres de Dragons à diverses endroits, le Temple du repos du Ver, le Donjon de garde-hiver et plein d'autres magnifiques choses que cherchaient certains explorateurs en venant au Norfendre. Il détourna la tête lorsqu'il vit au loin la nécropole, Naxxramas. Cela lui rappelait trop son père et les Morts-vivants. Il continua donc son chemin et finit par arriver dans la vallée. Il y régnait une ambiance sinistre. Dirk était entouré de squelettes de Dragons et il ne se sentait pas très bien. Tout à coup, au loin, il aperçut le groupe de Roharts qui tenaient de courtes épées et qui s'amusaient à casser les ossements ; sa mission. Dirk, qui n'était pas violent, entreprit d'aller leur parler. Il ne voulait absolument pas faire couler de sang et s'avança prudemment vers les trois hors-la-loi.
- Bonjour, excusez-moi mais j'habite un village dans les Pics Foudroyés et je suis chargé de vous dire qu'il est interdit de dégrader les ossements de Dragons.
Les trois Roharts éclatèrent d'un rire gras et celui avec une grosse cicatrice sur l'oeil qui semblait être le chef s'avança, menaçant, vers Dirk. Il commença à pointer le bout de son épée vers son torse et lança :
- J'te conseille de vite dégager si tu veux pas de problèmes !
- Euh, je suis obligé de refuser, on m'a clairement ordonné de vous... tenta d'expliquer l'humain.
- Ferme-la et retourne chez toi imbécile ! coupa le chef des Roharts.
A partir de ce moment, tout se passa très vite. Le gros Rohart à la cicatrice abattit sa lame sur l'épaule de Dirk et celui-ci tomba au sol en hurlant de douleur. Le pauvre homme se mit alors à sangloter. Il ne méritait pas ça. Il avait enduré des frayeurs extrêmes, un froid glacial, la moquerie de ses voisins et plein d'autres choses. Il ne comptait pas finir comme ça. Alors, au moment où le petit groupe de bandits se retournait pour détaler, il sortit sa lame de jade de son fourreau et, en un coup de maître, trancha la tête du chef Rohart. Les deux autres, abasourdis, s'enfuirent en courant et Dirk les vit disparaître en deux petits points noirs à l'horizon. L'homme, abattu, se laissa alors tomber au sol et pleura à chaudes larmes. Il s'était laissé submergé par la colère et s'était fait peur tout seul. Jamais, durant un accès de rage, il n'avait-il fait preuve de violence. Et là, tout à coup, il se mettait à tuer quelqu'un. Il avait l'impression de devenir fou et cette présence angoissante ainsi que l'étranger à la cape n'aidaient en rien. Il finit par rentrer chez lui trois heures plus tard et s'endormit devant la cheminée, triste et déprimé. Sa femme, de son côté, commençait à s'inquiéter...

Demain, l'histoire s'achèvera.
Tu seras à moi dès le crépuscule,
Lorsque le soleil apparaîtra,
Misérable être minuscule !


Jour 3

Il ne restait plus que des cendres dans la cheminée lorsque Dirk se réveilla. Il entreprit de se préparer à manger pour la journée mais il tremblait tellement qu'il ne put rien faire de ses mains. Que voulaient dire ces tremblements ? Il l'ignorait mais pensait bien que ce n'était pas bon signe. Peut-être que c'était la cause de son stress de la veille. « La cause de ton meurtre de la veille » ne put s'empêcher de murmurer une voix intérieure exaspérante. Si en plus, il commençait à entendre des voix... Dirk se demanda alors, debout dans la cuisine, où était passé le forgeron ordinaire qu'il était il y a encore quelques jours. Pour oublier ses sombres pensées, il décida d'aller trouver sa liste de choses à faire de la journée. L'air du matin était froid et lui glaçait les membres. Visiblement, le maire ne lui avait rien laissé. Il allait alors rentrer pour purger son désespoir en lisant un bon livre quand quelqu'un l'appela :
- Attendez ! Attendez !
C'était le maire qui courait vers lui en agitant les bras. Ça lui donnait un air stupide et Dirk réprima un rire, chose qu'il n'avait plus eue l'occasion de faire depuis un moment. Monsieur le maire était un petit homme trapu, avec un grosse moustache blanche, qui, disait-on, avait vaincu une tribu de Trolls à lui tout seul. Dirk n'y croyait absolument pas et l'avait toujours considéré comme un petit personnage un peu comique et bizarre. Mais aujourd'hui, il allait beaucoup apprécier ce qu'il allait lui dire.
- Eh bien voilà, je venais juste vous dire qu'aujourd'hui vous ne devrez pas travailler, déclara-t-il, essoufflé.
- Youhoouuu ! Euh... je veux dire... dommage. J'adore mon travaille, répondit Dirk, un peu gêné d'avoir laissé se manifester sa joie aussi fort.
- Hem, hem, j'espère bien. Car, ce matin, nous ferons une fête en votre honneur et nous mangerons tous ensemble.
- Tous ensemble ? demanda Dirk.
- Tout le village oui. Et je tiens à vous dire que vous devrez faire un discours. Nous sommes tellement heureux que vous ayez accepté ce poste ! En plus on remarque tous que vous adorez ça : toute cette aventure !
- On peut le dire... dit-il sur un ton morose.
- Bon, je dois aller commencer les préparatifs. Vous avez tout le matin pour vous préparer. Vous reprendrez le travail demain. Je vous préviens que la fête risque de durer toute la nuit et qu'elle se tiendra à la mairie.
- Très bien, merci. Alors à plus tard.
Dirk retourna chez lui en claquant la porte derrière lui. Durant la matinée, il essaya tant bien que mal d'écrire un discours convenable mais n'y parvint pas. Il décida donc de retourner se coucher. Il n'avait pas remarqué l'absence de Wandy et il n'imagina pas une seconde que l'idée de la fête venait d'elle et que le but était qu'il se détende.


Quand il arriva à la mairie, il était reposé et assez heureux. Il n'avait pas repensé à la journée de la veille ce qui lui permettait de conserver encore un peu de joie en lui. La mairie était le seul bâtiment qui n'était pas en bois et se dressait plus haut que les autres. Il avait été taillé dans la pierre et monsieur le maire en était très fier. À l'intérieur, il régnait déjà une atmosphère de fête. Quand il passa le pas de la porte, Dirk fut accueilli par une délicieuse odeur de viande grillée. Ça devait sûrement être de la volaille, sa viande préférée.
- Ah, bonjour ! dit le maire qui venait d'apparaître dans le hall. Nous vous attendons avec impatience, j'espère que votre discours est prêt. Et est-ce que vous avez amené le sanglier que vous avez chassé lors de votre premier jour ?
- Non, pourquoi ? Je devais ? interrogea Dirk.
- Mince ! J'ai oublié de vous l'annoncer ce matin... bah ce n'est pas grave. Nous avons bien assez. Mais enfin, avec tout ça, j'en oublie les bonnes manières... entrez donc, entrez donc !
Il lui fit alors traverser le hall d'entrée et ils finirent par arriver dans l'immense salon où était entreposé un buffet digne des plus grands rois d'Azeroth. Dirk ne put s'empêcher de lâcher une exclamation de surprise. On avait fait tout cela pour lui !
- Merci beaucoup... je suis vraiment touché... balbutia-t-il.
- Oh, ce n'est rien, répondit le maire. Je dois vous avouer que si tout est aussi bien décoré et que je suis si élégamment vêtu, c'est à cause de votre femme.
Dirk baissa alors un regard vers les vêtements du maire et ne put s'empêcher de constater qu'ils étaient impeccables. Il se retint donc, pour ne pas gâcher son plaisir, de lui faire remarquer qu'il avait de la sauce autour de la bouche.
- Eh bien, monsieur le maire, je crois qu'il est temps que j'aille remercier mon épouse pour l'organisation de cette fête.
Il prit congé du chef de la maison et alla trouver sa femme dans la cuisine. Elle préparait des petites pâtisseries qui avait l'air délicieuses.
- Bonjour chéri ! lança-t-elle lorsqu'elle le vit entrer. La fête te plaît ?
- Je te remercie. Ça va me changer les idées. Mais je crois que, finalement, ce travail n'est pas fait pour moi.
- Mais, enfin, ne dit pas ça. Tout le monde ici veut te rencontrer. Et c'est justement parce que tu défends notre village. Je te conseille d'ailleurs d'aller un peu discuter avec les gens près du buffet.
- Bon, d'accord chérie. Je te laisse à tes préparatifs alors, dit-il.
Il retourna au salon où quelques personnes mangeaient en discutant gaiement. Il commença par parler avec un gros monsieur qui affirmait chasser les Murlocs et qui s'empiffrait de cuisses de poulet à une vitesse tellement folle, qu'on avait l'impression qu'il allait s'étouffer à tout moment. Ensuite, il dut supporter une vieille femme qui n'arrêtait pas de le recouvrir d'éloges. Enfin, après le repas de midi, il put enfin se reposer et se posa sur une petite chaise en bois dans un coin sombre de la mairie. Environ une demi-heure plus tard, alors qu'il était sur le point de s'endormir, un jeune homme aux cheveux blonds vint s'asseoir près de lui. Dirk s'étonna de ne jamais l'avoir vu dans les environs. Dans ce petit village perdu, tout le monde se connaissait. L'inconnu lui dit alors :
- Bonjour.
- Euh... bonjour, répondit Dirk qui était un peu décontenancé par le manque d'explications de la part de cet étranger.
Il se demanda soudain si cet homme était invité à la fête. En plus, personne ne pouvait les remarquer, tellement le coin était sombre. C'était le moment opportun pour frapper si tel était le but du blondinet. De sa chaise, Dirk ne décelait pas vraiment le visage de son interlocuteur. Il voyait bien qu'il avait les cheveux blonds et qu'il était jeune mais ses traits restaient mystérieux.
- Toi aussi, tu les entends hein ? lança-t-il d'une voix monocorde.
- De quoi parlez-vous ? questionna Dirk qui commençait à avoir peur.
- Les voix. Les présences. Les hallucinations. Tout ceci n'est rien par rapport à ce qui arrive... répondit-il sur le même ton.
- Je... mais qui êtes vous enfin ?!
- Je suis... personne !!! éclata-t-il en sanglot. Si tu veux savoir, viens cette nuit, à minuit dans les bois.
- Mais... tenta de raisonner Dirk.
Avant qu'il ait pu faire quoi que ce soit, l'homme s'était placé devant une fenêtre toute proche.

- Faites le sortir. Faites le sortir de ma tête ! Murmura-t-il avant de briser le carreau et de s'enfuir vers la forêt.
Dirk resta choqué un long moment. En plus, les autres gens de la fête n'avaient rien remarqué. Le maire déclara même que ce devait être un oiseau qui s'était cogné la tête. Mais dans tout ça, ce qui l'inquiétait le plus, c'était de devoir aller dans la forêt en pleine nuit. En effet, il avait pris sa décision. Il voulait savoir qui était ce mystérieux inconnu...

Jour 4

Minuit. Il le savait. La lune était à son plus haut stade et les ténèbres qui l''engloutissaient étaient plus sombres que jamais. Pour s'échapper de la fête, il avait dit à sa femme qu'il allait vite chercher le sanglier dans son atelier pour qu'ils ne manquent pas de victuailles. Évidemment, elle avait approuvé avec un grand sourire. « Peut-être tu ne le verra plus jamais, ce sourire » fit la voix exaspérante dans sa tête. Dirk ne put réprimer un frisson. Il faisait noir et il avait très peur. Au bout d'un moment de marche paniquée, en se retournant au moindre bruit, il arriva dans une clairière éclairée par le clair de lune.
Là, une silhouette l'attendait...

Il reconnut immédiatement l'homme à sa chevelure qui paraissait presque blanche à la lueur de la lune. Dirk s'avança au milieu de la clairière.
- Qui êtes-vous ? demanda-t-il d'une voix mal assurée.
L'étranger ne dit strictement rien. Il se passa au moins une minute avant qu'il se décide à parler.
- Je suis... un être en train de se faire détruire de l'intérieur, annonça-t-il dans un murmure que semblait être le fruit d'un effort énorme.
- Je ne suis pas vraiment sûr de comprendre...
- NE M'INTERROMPS PAS ! cria-t-il en se prenant la tête dans les mains.
Il fallut un moment avant qu'il ne puisse se maîtriser. On aurait dit qu'il luttait contre lui-même. Tout ça ne plaisait pas du tout à Dirk. Il était quand même dans une clairière sinistre, en pleine nuit, avec un inconnu qui pouvait se montrer dangereux. L'homme était maintenant à genoux, par-terre. Il fallut encore un petit laps de temps avant qu'il ne puisse se redresser. Tout d'abord, Dirk crut qu'il avait les joues trempées de larmes. Il fut saisit d'effroi lorsqu'il comprit que c'était du sang. L'homme s'était griffé le visage tellement profondément qu'il avait fini par se défigurer.
- C'est... ce qui... T'ATTENDS ! s'exclama-t-il dans un immense sanglot. Tu comprends ? Bientôt tu seras comme moi. Nous sommes déjà quelques-uns dans les environs. C'est sûrement nous que les gens décrivent comme des « étrangers aux motivations mystérieuses »
- Mais je ne suis pas fou ! S'écria Dirk qui en avait assez d'être pris pour tel depuis désormais une heure.
Alors, l'inconnu eut une réaction totalement inattendue. Il éclata de rire. Non pas d'un petit rire sournois, mais d'un rire gras aux accents de folie pure.
- Quelle naïveté, finit-il par déclarer, sa crise d'hystérie terminée. N'as-tu pas l'impression d'entendre des voix depuis quelque temps ? Ne sens-tu pas une présence étrange quand tu es seul dans la forêt ? Est-ce que tu as parfois des accès de colère totalement incontrôlés ? Ne vois-tu pas des apparitions derrière les arbres ? Et enfin, il faut que tu me dises la vérité, as-tu commis la pire des choses, as-tu donné la mort ?
Pris de court, Dirk cessa de respirer pendant un moment. Il se laissa tomber sur le sol humide en répondant dans un souffle :
- Oui.
- Haha ! Je le savais ! Maintenant que tu sais tout cela, il est temps que ton destin te rattrape. Tu verras, tu comprendras tout ce que tu as subi jusqu'à maintenant. Moi aussi, quand j'étais encore normal, je me posais des questions. Jusqu'à ce que j'aie le déclic. Sais-tu, au juste, ce que fut le déclic ? demanda-t-il d'une voix mielleuse.
- Non, je suppose que non, répondit Dirk défait.
- LA MORT ! LA MORT ! TU ENTENDS ? LA MORT, HAHAHAHAHAHA !
Enfin, il prit conscience du danger. Avant qu'il n'ait eu le temps de s'échapper, le fou l'empoigna violemment à la gorge. Il rejeta alors la tête en arrière laissant apparaître pour la première fois ses yeux. Ils étaient d'un bleu très clair avec des pupilles un peu plus foncées qui tournaient de façon folle dans leur orbite. Tout à coup, l'homme sembla avoir un éclair de lucidité. Il ne prononça aucun mot mais lâcha légèrement sa prise et fit un signe de la main qui voulait clairement dire « sauve-toi, tant que tu le peux encore ». Dirk n'hésita pas une seconde et baffa l'inconnu avant de déguerpir le plus loin possible. Une fois à terre, l'homme devint plus fou que jamais. Il hurla tellement de rage que sa mâchoire semblait se détacher de sa tête. Il avait visiblement sacrifié toute humanité en luttant une dernière fois contre lui même. Il se leva rapidement et sortit de sous sa tunique deux poignards aux lames légèrement incurvées. Après cette vision d'horreur, Dirk s'enfuit aussi vite que ses jambes le lui permettait. Au bout d'environ quatre bonnes heures de fuite dans la forêt aussi sombre que menaçante, il arriva vers le caillou où il s'était posé lors de son premier jour de travail dans la forêt. Il remarqua qu'il était blessé à plusieurs endroits de son corps. Ce devait sûrement être dû aux nombreuses ronces qu'il avait rencontré lors de sa terrible course. Il resta alors au moins une heure supplémentaire appuyé contre le rocher à sangloter en silence. Mais, au moment où il pensait qu'il avait définitivement semé le danger, il entendit un bruit dans les arbres derrière lui. Il fit volte-face et évita de justesse le couteau qui volait vers lui. En réponse à son esquive, il n'entendit qu'un petit rire aigrelet dans l'obscurité des arbres. Il reprit donc sa course folle. Mais tout ne se passa pas bien. Une demi-heure plus tard environ, il chuta dans un ravin...

Heure du crépuscule, au fond d'un fossé.

Sa tête était en sang. Sa vision était brouillée. Les battements de son coeur étaient irréguliers et il avait la nausée. Mais, pire que tout, il s'aperçut que son agresseur était là, penché sur lui.
- Tu en as mis du temps, murmura t-il d'une voix remplie du plaisir de pouvoir tuer sa proie.
Lorsque le couteau plongea dans sa chair, Dirk eut sa dernière pensée.

« Mon enfant, si tu as peur du bruit du vent, n'oublie jamais que, toujours, son souffle te réconfortera aux moments opportuns. »



J'avais prédit que tu serais à moi.
Tu ne peux désormais plus me résister.
Une Ombrebête vit en toi,
Et quoi que tu tentes, je gagnerai.

Tu erreras dehors,
Pendant qu'augmentera mon pouvoir.
Je suis le Dieu de la Mort.
On me nomme Yogg-Saron, la fin de l'espoir.


Épilogue

Lorsque Wandy entra dans le local où son mari exerçait son métier de forgeron, elle ne le trouva pas. Elle commençait à se faire du souci. Il était censé ramener le sanglier, mais la carcasse était toujours là. Elle ne put que se résigner à retourner à la mairie. En sortant, elle ne décela pas le pan de cape qui dépassait de l'embrasure de la porte.

La légende raconte, que, dans le mystérieux pays du Norfendre, tout un village a disparu dans la folie, envahi par des hommes possédés. Ce n'est peut-être pas qu'une histoire stupide... Certaines personnes racontent même avoir entendu au fin fond des forêts enneigées, cette phrase :
- Faites le sortir. Faites le sortir de ma tête !
IronOfDragoons

Le Pilleur de Tombes

« Des traces de pas sont restées gravées dans le sable, dit la légende. Je ne sais pas si c'est vrai, mais la personne qui me l'a racontée est encore en vivant.
- Il habite où ?
- Là-bas, dans une ruelle plus loin. »
Il partit dans cette direction. Il cherchait des informations sur sur cette intrigue de l'histoire, ou comme l'appelle les locaux, « la malédiction de Anak'mura » Si il fut un petit roi en taille, il a réussit à marquer l'histoire de la région. Il voulait en savoir plus. Son trésor est jugée inestimable. Il entre.
« Rouah !
- Tais-toi un peu »
Le haut trotteur continua sa marche en silence. Ce désert était immense, mais je savais que dans cet endroit se cachait cette fameuse tombe. Tiens encore une tempête de sable. Mince, mon écharpe, ou est-ce qu'elle est ? Ah voilà. Les tempêtes ici ne pardonne pas. La mort étends ses bras à tous ceux qui ne s'y attendent pas. Les grains de sables vous tranchent la peau, et s'infiltrent dans la chair. Et vous paralyse. Synonyme de mort dans cette fournaise. Une fois la colère du désert finit, je calcule mon temps de trajet. Et mes réserves d'eau. Morbide. Il me reste assez pour revenir, au mieux fou à cause de la déshydratation. Rassurante perspective.
Après plusieurs heures sous un soleil aussi impitoyable que luisant, j'arrive enfin devant mon objectif. Il ressemblait à rien, ensevelis sous 20 000 ans d'histoires. Il va falloir exhumer le tous, au moins ma pelle sera rentable. Les anciens installait toujours une entrée en hauteur, pour faciliter les travaux des derniers étages. Maintenant, elle facilite le mien. Je me mis à creuser, et vers la tombée de la nuit glaciale, j'ai pu déterrer ma fameuse porte. Une inscription ancienne « À la gloire de celui qui dort ici, toi qui entre... » Le temps a eu raison du reste. Il fallait que j'entre. Pas le choix. Une nouvelle tempête se prépare au loin. J'accroche en vitesse une corde à un pilier, que j'attache ensuite à ma ceinture. Un simple fil peut vous sauver. Juste le temps d'allumer une torche et de pénétrer dans la gueule du loup que la tempête déferle. Elle prend la place qui lui est sienne dans ce désert, celle de reine.
L'obscurité est la première chose qui frappe dans ces tombeaux. Et cette étreinte. Comme si les âmes en peines qui l'ont creusé, taillé et mort durant les travaux, hantent encore les lieux comme attaché à ces lieux. Les figures picturales sculptées sur les murs racontent la vie du défunt. Mais certaines inscriptions sont plus troublantes, comme effacées, non pas par le temps, mais arraché et certaines portaient des marques de griffes. Terrifiant. Un courant d'air glaciale parcourut mon corps. Une brique se détachait du mur. Un signe, le caveau n'est pas loin. Il est juste derrière cette parois. Ma route se coupe en deux voies, l'une à gauche, l'autre sur la droite, en longeant le mur qui semblent m'être celui du caveau. Je ne sais pourquoi, mais mon instinct me pousse à aller à gauche. Aurais-je raison ou tort ? J'espère raison, sinon dans le cas contraire, je souhaite que ce soit rapide, ce serait royale.
Ce sentiment rencontré à l'entrée, s'amplifie, je peine pourtant à comprendre le vent. Il devient glacial. Un frisson me traverse, suis-je suivi ? Quand j'étais petit, dans le noir j'avais peur qu'un loup soit derrière moi, dans le couloir de l'étage. Pour me dévorer. Pourquoi ce souvenir me revient t-il ? Je me retourne, personne évidemment. Je chantonne alors une chanson. Une comptine d'enfant. Celle que chantait ma mère quand j'étais petit. Une larme coule. Repenser à elle me fait toujours cet effet. Elle me rappelle celle de mes enfants. Soudain, du sablé anciennement incrustée sur le mur s'écroule sur le sol. « Silence, ne trouble pas celui du détenteur des lieux » Puis j'aperçois une silhouette au loin, mêlée à une brume fraîche qui commence à s'emparer du tombeau. Je dégaine mon sabre. Mon bras ne tremblait pas. Le loup, cette peur me paralysait. Je sentais sa truffe sur mon épaule, Son haleine.
Cette silhouette, n'est qu'un cadavre prit au bout d'une lance, enfin ce qu'il en reste. Faire étant son but, il ne démérite pas de son salaire. Je continue dans cette brume, aussi épaisse que terrifiante. Cette étreinte est toujours là, tout aussi oppressante. Je me sens observé, Et cette inscription... troublante. Je reprends mon petit chant. Le vent, tous aussi glacial, devient plus insistant, je deviens fou ! « Chut, il veut son éternel » Je ne capte que quelques mots, enfin mon esprit. L'eau, c'est le manque d'eau.
Je sens sa patte sur moi, ses griffes, sa patte caresse lentement mon dos et descends, comme pour me marquer. Sa bave coule sur mon épaule. Puis dans la chambre au bout du couloir. Il est écrit « Démons fuit tous espoir de revenir d'où tu viens, Dieux ramener notre roi » Au moins c'est clair comme de l'eau de roche. Tous ce qui me manque. Je pousse la porte. Un lion me regarde, ses yeux scintillent dans le noir. Il me sourit, laissant apparaître ses canines affûtées. Le loup me paralyse.
Je pénètre dans le caveau. Enfin. Une statue, d'un des plus vieux dieux de la région se présente dans une niche simple. La tradition souhaite qu'on le prit à genou. Il est mon Dieu. Au moment où je pose mon genou sur le sol, une dalle s'enfonce. C'est alors que jaillit une lame géante, traversant latéralement la salle. J'ai eu chaud, le sang sur la lame a séché. Seul un croyant pouvais passer. Ou quelqu'un de très doué en gym. Malgré tous cette épreuve de foi me bouleversa. Je continue mon chemin vers mon destin. Il me faut cet or. Et de l'eau. Si possible. Je passe dans un nouveau couloir sombre, avec toujours ce petit vent gelé. J'ai soif. Cette étreinte me prend violemment au corps « Part, il est encore temps » Qu'entends-je ? « PART MAINTENANT » Des voix résonnent dans ma tête. « QU'ATTENDS-TU »
Le lion me regarde avec appétit. Les griffes me taillaient le dos. Mon sang coule, le loup le lèche avec envie. Le lion ouvre la gueule jusqu'au toit. « Tu paieras ton insolence » Le couloir devint obscurité. Ma torche c'est éteinte ? Ouille, au que non, elle brûle encore, je sens sa chaleur. Deux pépites rondes scintillent au loin. Je m'en approche, elles disparaissent. Puis une volée de stalactites, ressemblant à des lames de rasoir s’effondre sur moi. Les lames devient guillotine. J'arrive à percevoir un mince filet rouge au sol.
Je vous aime les enfants.
« AHH où suis-je ?
- Tu rêvais, et ronflait par la même occasion.
- Bien mais moi je souhaitais en savoir plus sur une légende, pas connaître mes problèmes respiratoires nocturnes.
- En quoi es-tu déçus alors ?
- C'était donc lui mon fameux pilleur ?
- La malédiction transforme ton âme en quelque chose de magique. Elle n'a aucune frontière, et traverse les différentes dimensions comme bon lui semble. Qu'as-tu retenu ?
- De l'eau !
- De l'eau...
- De l'eau !
- C'est tous ?
- Voyons rien n'échappe au grands explorateur, je ne suis pas un simple pilleur ! Tous en riant, il s'en allait acheter des provisions.
- Quelle est votre nom ?
- Reno Jackson et bientôt dans tous les livres d'histoires ! »
Si tu reviens je te raconterai sûrement la fin. Peut-être tes yeux, et ton esprit seront assez ouvert pour voir ce que tu aurais dû comprendre.
« C'est fermée votre « bar » ?
- Opium ou havane ?
- Opium.

« Rouah ! »
Il n'arrive pas à répondre, la soif le prend.
« De l'eau, j'aurais du prévoir plus d'eau.
-Rouah !
- Exact »

Dred le Roi des marais

La jungle ne pardonne pas nos erreurs. Chaque empreinte au sol peut être un leurre. Comme nos vies.

Le cratère de Un'Goro, un endroit remplit d'animaux préhistoriques. Mais je suis pas à la recherche de n'importe lequel. Dred, le Roi des marais. Mais cela ne réponds pas à la question du pourquoi je suis ici. Officiellement, un scientifique m'a fournit la prime pour sa capture. Mort ou vif. Il bloque toutes les expéditions en direction des marais. Mais en réalité, je cherche en partie la gloire, en partie la prime et une partie de moi-même. À chaque fois que je vise. Que je regarde dans le viseur. Que mon œil passe dans l’œilleton.

La flore est aussi dangereuse que la faune. Qu'elles soient carnivores ou empoisonnées, elles ne cherchent que votre mort. Mais si il n'y avait que ça. Les indigènes et les murlocs ont déjà emportés plusieurs expéditions à eux tous seuls. Mais j'ai vécu pire. Quand la pauvreté vous tient, vous acceptez tous. La chasse aux grosses bêtes, il me reste que ça. Et à chaque fois que je construit ma ligne de mire sur la cible, j'essaie de... Bof, n'y pensons plus, un coup de gnôle et ça passera.

Ces arbres sont d'une taille gigantesque. Les tours de Hurlevent à côté font pâles figures. Ils sont fait de fer. En tous cas, ceux qui ont essayé de les trancher y ont laissé leurs haches. Mais lui, il y arrive. Dred. Ces arbres au sol, déracinés, sont plus parlant que n'importe quelles empreintes.

On se pose souvent la question. Qui est le plus féroce, Krush ou Dred. Personne n'est arrivé à répondre à la question. Moi je ne m'y amuserai pas non plus. Quand je m'en serai fait une peau des deux, là on pourra répondre. Les marais sont de l'autre côté du cratère. Dred y va pour se régénérer, comme le disent les intellos. Pour les moins érudits, cela veut dire s'accoupler. En tout cas, c'est moi qui me tapes les 100 bornes. C'est calme, trop calme. J'aime pas ça. Me tends. Allez un coup de gnôle, ça va me détendre. Je ressors la gourde du sac.

La nuit tombe petit à petit. Je décide d'installer ma tente prêt d'un ruisseau. Je me rappelle alors d'un proverbe, que j'avais appris il y a deçà plusieurs années. L'eau est source de toute vie, si vous contrôlez l'eau, vous contrôlez tout ce qui dépend d'elle. Je vais me contenter de la surveillez.
Je place la tente un peu plus haut, derrière une fougère. De deux mètres. Je récupère quelques brindilles pour le feu. Je sors mes rations du sac. Je chasserai plus tard. Profitons de ce que l'homme a su faire de mieux. Je crois. Le temps que ça cuise, j'astique mes fusils. Si l'un est tromblon, deux balles pour deux canons, il ne me sera d'aucune utilité mis à part en baroud d'honneur. Une pour lui, une pour moi. Mais l'autre, c'est le meilleur fusil de précision de tout Azeroth. J'en ai vécu avec lui. J'ai le même depuis toujours. Tiens c'est cuit. De la viande cuite en plein cratère de Un'goro, douce ironie non ? Royaume de la viande fraîche. J'aperçois quelques tricératops au loin, mais rien de plus menaçant. Je file bien vite sous la couette. Les nuits sont fraîches. Et le sommeil, arrive bien... vite...

Quelques années plus tôt

Le bruit des bottes. Le bruit cadencé de la marche au pas. Presque une mélodie. En file indienne. Deux par deux. Un cavalier remonte cette chenille immense. Ce flot inexorable. Et se met à crier « Écoutez-moi bien bande de sacs à merde, à cette vitesse là, vous êtes bon pour dormir à la belle étoile, et tant pis pour vos tronches si vous tombez sur une escarmouche orc ! Alors on se bouge le cul ici ! »
Reste poli. C'est ça l'armée. Que vous soyez à Hurlevent ou ailleurs, quelles que soient les idéaux que votre patrie défend, ça reste un monde de brutes. Dirigés par des officiers, enfin des seigneurs qui nous voient, quand nous sommes armées, nous le peuple, comme une menace à mater. Et à dresser. Mais on leur est utile, on meurt pour leurs jolies minois. On nettoie les villages au alentour de Orgrimmar. La postérité, pour la trouver, faut aller du côté de l'armée de Varian. Nous, on sera oublié par l'histoire. C'est beau hein, on fera des poèmes épiques sur la bravoure du roi et tutti quanti. Nous, on reste là à bouffer la merde du sol, à traîner les pieds dans cet océan de boue.
« Dis Dom, il nous veut quoi cet officier ? Si il veut aller au camp qu'il y aille non ?
- Bah, faut bien qu'il gueule un peu dans la journée.
- Facile quand on est à cheval. Au fait fais gaffe, ton fusil risque de tomber. Je te le remets.
- Une fois là-bas, tu m'aides à nettoyer mes lunettes de visées. Elles seront crasses après ça.
- T'inquiète pas. »
C'est un brave type ce Oscar. On fait partie d'un des rares duo de l'unité intacte. Court pas les rues.
On est le 8ème bataillon de tireur d'élite. Le seul. On était 50 gars, commandé par un colonel gobelin, un des rares de cet armée conservatrice, un type génial. Un père pour tous les gosses qu'on était. Perdue, qui ne savaient même pas marché au pas. Protecteur, il savait être dur et doux quand il le fallait. Quand y avait des rixes avec d'autres unités, il nous défendait toujours face à la hiérarchie. Il avait pas peur de ces culs herbeux, comme il les appelait. Il est mort en nous protégeant. Dans une escarmouche. Il a pas eu la médaille de l'honneur. On a fait une pétition mais bon, que voulez-vous. On est plus que 8. Sur 50. Quatre fusils, quatre jumelles. Mort dans une guerre qui les dépassent. Pour un joli minois de Dalaran ? C'est moi qui les dirigent maintenant. Tous, à part Oscar, des nouveaux, pour remplacer les pertes. Des gosses à peine sortis de leur adolescence. Mais je les protégerai, les entraînerai, comme le colonel l'a fait. Pour lui.


Soudain, un bruit retentit. Qu'est-ce donc ? Je sais pas. Le sol tremble et un rugissement sauvage se fait entendre. Le son se rapproche. Je me réveille en sursaut. J'attrape mon tromblon. Il est là. Pas loin. Il y a un fourré juste à côté. Je me précipite dedans. Je fais même pas dépasser mon orteil.
Le bruit des pas se rapproche. Je jurerai de l'entendre respirer. Une forme se dessine, sous le couvert de la lumière du soleil matinale. Filtrée à travers les arbres, elle faisait apparaître un animal, baigné, paradoxalement, un diablosaure, massif. Ses membres postérieures font la taille de poutre. Sa gueule massive laissait paraître sa dentition fournie. Il s'approche du ruisseau. Il se rapproche. Son odeur est infect. Il est à portée. Mais ce n'est pas lui. Beau bestiau certes. Mais pas lui. Mais je ne dois pas bouger d'un poil. Tant que le vent ne vient pas dans mon dos. Il ne doit pas me sentir... Merde le vent tourne ! Et ce gros plein de soupe commence à comprendre l'entourloupe. Je file de buisson, je sprint vers cette vieille souche. Je ne prends pas la peine de regarder si il me suit ou pas. J'en suis convaincu. J'entends le bruit de ses pas. Je me faufile à l'intérieur. Le but est qu'il se rapproche assez pour que mon vieux tromblon soit efficace. D'un coup il écrase de sa patte une partie de la souche qui vole en éclat. Il m'érafle de peu. Je sors la tête et décharge une volée en plein dans la tronche. Les balles ricochent. Merde, va me falloir des balles explosives. Bien ma veine elles sont dans mes boîtes de munitions. Plus qu'un choix. Se foutre à l'eau. J'y cours. Il perdra mon odeur et ma trace. Dû moins je l'espère. Je repars vers le ruisseau. Je fonce comme si le diable me poursuivait. D'un côté, effectivement, je ne suis pas loin de me faire poursuivre par le diable.
Je saute à l'eau, tête la première. Je me laisse emporter par le courant. Il est trop fort pour que je puisse lutter de toute façon. Faut pas que je tombe sur un murloc. J'y pense que maintenant aussi.
Au bout de quelques mètres, j'arrive à m'accrocher à un rocher. Je me cache derrière non sans peine.
J'entends son rugissement. De la colère est en lui là. Non, il ne m'aura pas en casse croûte. Je me retourne pour le voir. Il déguerpit. Tant mieux. Je lutte pour nager jusqu'à la berge. Je m'allonge par terre. Une vraie carpette. Je me relève difficilement. Je me traîne jusqu'au campement. Je rallume mon feu pour sécher mes vêtements. Avec cette humidité, je risque de tomber malade. Et manger un petit déjeuner. Rien de tel. Et je termine déjà ma gourde de gnôle. Va falloir que j'en fasse sur le trajet. Bah tous les chemins mènent aux rhums !

Je reprends ma route en milieu de matinée. Comme il se doit au printemps la nature se réveille. Les raptors se font la cour au loin, les plantes se font butiner et moi je suis seul dans cette jungle. À chercher un animal dont la gueule fait ma taille. Enfin, ce sont nos intellectuels qui l'affirment. Moi je pense qu'il fait simplement la taille du Roi Krush. J'entends des bruits. Des bruits de pas. Et une détonation. Un bouton de fleur qui rougit. Rouge sang. Ma gnôle ? Où est-elle ? Je sens dans mon cou quelque chose. Une fléchette. Je m'écroule.

Je m'écroule le long d'un arbre. Fatigué. Cette marche à la mort m'a exténué. Enfin la pause. Combien de temps avant l'objectif ? Très bonne question, déplions cette foutue carte tient.
« Une gorgée Dom ?
- Tu sais que je ne bois pas.
- Ça rend le bras sûr aussi.
- Suffit de concentration. Va nettoyer les lunettes plutôt feignasse.
- Allez, pour Hurlevent. »
J'adore comment il se fout de la tronche des officiers. Bon, je regarde cette foutue carte. Apparemment, on l'atteindra demain. On va camper ici de toute façon. On va devoir monter le camp en deux-deux. Allez, je vais aider à monter les tentes.
À la tombée de la nuit le camp est enfin finit. À la lueur des lanternes, je me faufile entre les baraquements pour rejoindre le QG. C'est assez drôle de se dire qu'on est détesté, nous les tireurs d'élite alors qu'ils ont besoin de nous en permanence. Et moins drôle quand on se rend compte que cela explique nos pertes.
« Bon Monsieur, c'est notre dernière mission techniquement. Il suffit de nettoyer cette dernière place puis on sera bon. La Horde de ce Garrosh sera anéanti peu après avec la chute de Orgrimmar. Et nous on aura finit les dernières poches de résistances. Ce village a été envahit il y a deux mois. Ça risque d'être un combat urbain. Heureusement, la place centrale est assez large pour permettre à la cavalerie de se déployer et à nos fantassins de se mettre en parfait ordre de bataille. On force en seul point. La percée devra être vite décisive.
- Tous en seul point c'est pas dangereux ? Dit le chef du 54ème régiment.
- Ne vous inquiétez pas soldat. La stratégie est notre domaine ! Rétorque le général. »
Quel imbécile. On appelle ça de la tactique. La stratégie qu'on emploie, on appelle ça la terre brûlée.
Il continue de déblatérer ces insignifiants détails. Aussi utiles que savoir que les écureuils mangent des noix.
« Colonel Enfield, quel est le plan de bataille de votre unité ?
- Je sais pas. On prend quelques types avec nous, on prend possession de bâtiments puis on vous fait l'appuie-feu qu'on vous doit.
- C'est pas un plan ça.
- Non c'est mon ordre de bataille. L'improvisation.
- Bien vous vous plaindrez pas si vous vous perdez sur le champ de bataille.
- Dur de se perdre, faut juste prendre le chemin inverse de l'ambulance. »
Il me jeta un regard noir. J'adore quand il fait cette tête. Je sais que j'ai gagné face à cette tête de mule. Être idiot et sans cœur va. La réunion se termine. Chacun rentre se coucher. Moi aussi.

Je me réveille dans une cabane. Ou un cabanon. En tous cas, je suis ligoté tel un saucisson. Donc soit on m'en veut, soit j'ai fait peur aux locaux. Dans tous les cas ma présence dérange. J'entends qu'on s'approche. Des pas mêlés à une langue dont que je ne connais rien. Fallait s'y attendre.
Un homme entre. Une crosse à la main. Un prêtre ?

« Eh bien, pas la peine d'avoir peur, les tortollans ne sont pas méchants, tu les as justes effrayé. Ils sont froussard comme tous.
- Tu parles ma langue ?
- Je suis de Hurlevent et à ton habillement je suppose que toi aussi. Je suis un prêtre. Père Camille. Un ancien du Temple écarlate. Nous nous étions installés à Gadgetzan mais mes confrères ont succombé dans le crime. Je n'ai pas su les protéger. Pour oublier j'ai décidé de m'enfoncer dans Un'Goro, espérant retrouver la Foi. Et j'ai découvert ces adorables être. Je m'efforce de les convertir. Mais aussi de les comprendre. Ils ont une autre mystique. J'étudie cela.
- Si je comprends bien, vous êtes un curé qui a décidé de tous plaquer pour des indigènes ?
- Quel langage ! Tu as dû être ancien soldat toi. J'en ai croisé. Vous avez tous la même façon de vous exprimez.
- Dans le mille Émile. Sinon, c'est sympas de faire la causette mais j'aimerai bien qu'on me détache. Et je suis pas contre un petit verre.
- Ah oui, j'oubliais. Освободите его, это гость.
- Drôle de langue.
- J'ai mit du temps avant de l'apprendre. Elle assez complexe. Il y a une phrase qu'ils adorent c'est, si je le prononce bien : Пролетарская революция на марше! И смерть угнетателям народов! Mais je ne sais pas du tous ce qu'elle veut dire...
- Bah, sûrement quelque chose d'amicale. »
Ils me libèrent. Les tortollans sont des petits êtres, avec un corps de tortue. Ils sont assez vifs dans leurs mouvements. Père Camille me fais le tour du propriétaire. Les tortollans sont vraiment étranges dans leurs coutumes mais totalement adaptés à cette vie dans Un'goro. Leur société est basé sur l'entraide mutuelle au contact de la nature. Une vie simple. Qui ferai ça chez nous ? Je sens dans la voix du Père Camille qu'il est de cet avis. Ils se répartissent les tâches entre eux. Ils ont des chefs mais cela n’empêchent pas ces derniers de travailler comme tous le monde. Nos rois en feraient autant ? Ils n'utilisent leurs armes que pour lutter contre un diablosaure qui s'approcherait de trop près. D'ailleurs, leurs stégosaures sont des montures efficaces. Par ailleurs, leurs alcool local est très plaisant, j'en rempli ma gourde et mon gosier. On passe devant des enfants qui jouent. Leurs peaux deviennent orange, leurs têtes s'arrondissent. Cette petite fille... un trou... à ma droite, Oscar, que veux-tu me dire ?
Je m'évanouis, j'entends à peine le Père Camille criez à l'aide. On me transporte dans une cabane. Je perds connaissance.

Je me réveille, dans la soirée. Fiévreux. Mais debout. Le Père arrive. Il à l'air satisfait de me voir levé. Il ne me reste encore guère de temps avant que je loupe le rendez-vous avec Dred. Deux jours. Je me lance.

« Mon Père, puis-je vous demandez une faveur ?
- Oui mon fils.
- Je dois éliminer un diablosaure, Dred le Roi des marais. J'ai un papelard qui justifie ce choix.
- Montre, il le lit avec attention. Mais pourquoi tuer cet animal ? Pour des expéditions ? Cet écosystème ne tient en place que si on n'y touche rien. Pourquoi ? Et quel scientifique oserai faire une chose pareille ?
- Mon Père, je n'ai pas le choix, je suis ruiné.
- On a toujours le choix. Je l'ai toujours eu.
- Un choix entre la vie et la mort est-il un choix honorable selon vous ?
- Parce que tuer en est un ?
- Vous croyez que j'ai eu le choix de massacrer ces orcs ? Criais-je.
- Quand on a des convictions.
- Varian m'aurai mit au pilori oui ! J'aurais fini dans un fossé une balle dans la tête. Un silence ce fit. Il rétorqua.
- Ce n'est pas Dred que tu cherches. Tu ne te l'avoues pas. Tu recherches autre chose. Tu es troublé depuis que tu es là. Mais... Je ne peux t'empêcher d'y aller. Les marais, tu n'as qu'à suivre la piste pour les rejoindre. Fais attention à toi. Saches que tu n'es qu'un alcoolique qui boit que pour oublier qu'il est alcoolique. »

Je fais mon sac. Le Père a réussi à me décocher des guides tortollans. Ils m'aideront à aller aux marais puis à rentrer chez moi. Sympas. Je fais mon stégosaure et en route. C'est entre nous deux maintenant.
Un sifflement strident se fit entendre. Le sifflet. Ce son. C'est l'heure d'y aller. Le dernier de la campagne. Et après chacun chez soi. Je donne mes dernières consignes à mes hommes avant de se lancer à l'assaut des maisons. Notre but est de soutenir l'effort qui va se porter sur la place du village. La percée a été dur. Mais ils ont réussi. Pour mieux tomber dans un piège. Mais au moins, le QG adverse se trouve sur cette place.

« Vous montez direct à l'étage supérieure. Vous attendez pas pour dégainez. Leur position est désespéré mais ils n'en sont pas moins dangereux. Alors toujours en binôme. Et pas de civils ! Comme le colonel l'a toujours dit. Eux, ils ont pas choisit de se prendre un balle. Ok ?
- Ok ! »

Enfin, moi non plus j'ai pas choisit, mais on fera avec. On se disperse pour pouvoir offrir un appuie-feu sur l'ensemble du champ de bataille. Sous tous les angles. Je prends avec Oscar la maison qui se trouve pile poil en face de la place, dans son prolongement. La plus exposée. On enfonce la porte. Je dégaine mon tromblon, je tir en plein dans les deux Kor'krons. Ils l'ont senti passé. Je monte en vitesse là haut. Deux fenêtres. Une pour moi et l'autre pour mon coéquipier à la jumelle. Je sors mon fusil à lunette, je vise le tous, je me mets en position, j'arme et je vise. Oscar saute sur sa place et lance son classique « on les aura tous ces enfoirés! ».
Avec ses jumelles, il guide mes balles. Un coup là, un coup là-bas, j'améliore mon tableau de chasse. Une tête après les autres. Des gens avec qui peut être, j'aurais pu être ami. Mais je chasse bien vite cette pensée horrible. Un officier arrive.
À la veille du rendez-vous avec ma bestiole, durant la nuit, je me cache dans un buisson, dans la lisière avec la forêt. Les tortollans, malgré le barrage linguistique, ont comprit mon intention. Mais aucun ne m’empêche d'armer mon arme. Ils se retirent. Comme prévu. J'ai une vue dégagée sur les marais. Je dors en attendant le jour.
Cet officier nous donne un ordre clair, je dois abattre le colonel de la place. Selon les renseignements, il devrait sortir du QG. Je suis en face. Ligne de mire parfaite. Si je l'abats, la bataille prend fin direct.
Le rugissement de Dred me réveille. Un animal, rouge sang, massif, haut comme une tour de Hurlevent. Une gueule venu du Norfendre. À côté de ça, les zombies du Fléau font figure de poupées. Je mets en place ma ligne de mire.
J’aligne mon viseur, mon œilleton sur la porte, elle s'ouvre doucement. Je mets en place ma ligne de mire.
Mais je vois qu'il attend quelque chose. Quoi donc ? Un autre diablosaure. Une femelle, si je comprends bien. Il va s'accoupler. Bah tant pis... Attends, y a un gosse.
Je vois mon homme, le colonel est en face de moi. Mais je vois qu'il attend quelque chose. Son enfant ! Une petite fille. Il saute sur une monture, avec sa fille.

« Qu'attendez-vous pour tirer soldat ?
- Oscar dit-moi quand je peux tirer.
- Ok. »

Il essaie de la protéger des coups d'épées. Des enfoirés de l'Alliance essaient de tuer une enfant. Ces salopards. Pour l'instant, je ne peux tirer que sur la fille, derrière son père. C'est dégueulasse mais cela évitera que d'autres types dans les deux camps ne meurent. Et avec un peu d'adresse, je peux juste le blessé suffisamment pour qu'il tombe à terre et qu'on le récupère. Il survivra.
Il joue avec ce petit ! C'est son fils ou sa fille. Il a une famille. Le futur Roi de ces marais.
Mais le soleil m'arrive de face. Ma lunette reflète de la lumière. Dred me repère. Il se mets instinctivement devant sa famille et me foudroie du regard. Mais il attaque pas. Comme si il s'offrait, en échange de son petit. De sa compagne. Je vois le petit inconscient de ce qui ce passe. Une jeune fille passe devant Dred.
La bataille fait rage en bas. Les hommes sont broyés des deux côtés. Seul quelqu'un qui a vu des champs de bataille peut comprendre le stress que cela engendre. Peut comprendre le chaos qui en sort. Peut en comprendre l'horreur. Ce colonel, un type lambda dans le civil, qui pour défendre sa fille, a prit les armes. Et je me retrouve là, à devoir éliminer un gars dont je ne connais. Rien. Cette pensée me vient de plus en plus à l'esprit. Au fur et à mesure que mon tableau de chasse s'agrandit.

« Qu'attendez-vous ?
- Que ma ligne de mire soit libéré général.
- Libérez-là aux dépends des autres si il faut.
- JE NE TIRERAI PAS SUR MES CAMARADES BOUSEU !
- Tu as dit quoi enfoiré ?
- C'est moi qui peut appuyer sur la cachette et te foutre à terre si il le faut. C'est moi le spécialiste donc tu m'écoutes. Si t'es pas content tant pis. Il est pas content de ce que je viens de lui dire, mais il se résigne. Il a pas le choix que de satisfaire mon désir. D'attendre une vue dégagée. Le cheval se cabre dans tous les sens. Peut pas viser. Là, d'un coup, Oscar gueule.
- MAINTENANT DOM ! »

J'ai regardé et j'ai tiré. Et j'ai effectué ma première erreur de la guerre. Ne jamais rechercher le moment « parfait », mais rechercher la ligne stable et qui tient dans le temps. Mais je n'avais qu'un instant. Au dernier moment, le cheval effectue un demi-tour impeccable. La balle vient de se loger dans le cœur de la jeune fille. Elle chute du cheval. Elle s'effondre. Un corps sans vie gis sur le sol. Celui d'une innocente victime. Je garde mon œil sur mon viseur, ma joue contre la crosse. Mon doigt enfoncé sur la gâchette. Oscar a encore les yeux rivé sur la scène, qu'il observe de ses jumelles. Il ne comprends pas. Lui non plus. Il avait vu le moment « parfait ». Et c'est quand ce mot lui passa à l'esprit qu'il comprit son erreur.

« Merde j'ai fais quoi ! Putain Dom on a fait de la merde là !
- Quoi un officier de cavalerie a été touché ?
- Non sale sac à merde, lui répondis-je calmement, une petite fille innocente.
- Parle sur un autre ton toi. Et le colonel de la place ? »

Un silence. Je vois cette fille qui se balade devant ces diablosaures. Un trou au niveau du cœur. Béant. Je tremble au niveau des mains. Je verse une larme devant le tableau qui s'offre devant moi. Ma gnôle ! Ma gnôle ! Il me la faut.
Le père voit sa fille au sol. Il saute la sauvée. Il la prends dans ses bras. Comme je n'ai jamais vu un père le faire. J'ai vu dans la lunette, ses larmes. Ses dernières inspirations avant d'expirer. Un salopard tente de le tuer de dos. Un Kor'Kron à le don de le briser net. Merci. Il reste au milieu de la mélée. Un de ses gardes tente de le faire relever. Il refuse. Il veut mourir prêt de sa fille. Il le laisse là. Il meurt d'un type sans cœur. Qui lui plante son sabre de cavalerie dans le dos. Oscar répondit.

« Cible acquise. Il pleurait toutes les larmes de son corps.
- Ah enfin ! Je prévenir le commandant ! Il se pressa de quitter la maison. Il rejoint le QG.
La bataille ne c'est pas raccourcit.
- On est des connards Dom. Le colonel avait dit pas les civils. On a pas réussit à tenir sa foutue doctrine. On est des monstres.
- La guerre nous transforme en monstre quoi qu'il advienne. Quelque soit ton idéal. Quelque soit ton camp. Tuer des êtres vivants est une cause que personne ne peut défendre. Mais certains profitent de ce business. Les rois, les seigneurs, les généraux. Ils traînent pas dans la boue. Ils connaissent pas la tragédie de la mort et de la sueur. Les familles brisées par le fer. Ils ne connaissent que la gloire que leur consacre nos livres d'histoires. Nous on est bon pour brouter le sol.
- Je m'en veux Dom.
- Moi aussi.
- On fait quoi ? On le dit aux autres.
- Oui. »

Je prends ma gourde puis je l'observe et je comprends les dernières phrases de Camille. Je jette ma gourde au loin, je baisse le canon de mon arme. Mes yeux sont noyés de larmes. Dred le voit. Il baisse sa garde aussi. Il repart avec sa famille. La fille disparaît. J'ai enfin comprit ce que je recherchais depuis toujours. Je sais ce qui me hante depuis toujours. J'ai cherché à planquer ceci au fond de mon âme. Je n'acceptais pas le monstre que j'étais devenu. Je noyais ça sous l'alcool. Je ne voulais plus avoir à faire à ce double de moi-même. Comme une plaie qui n'a jamais cicatrisé. Dred me l'a fait comprendre.

Je continue seul vers le village des tortollans. Il pleuvait. Il faisait nuit. La piste boueuse. On s'enfonçait dedans. Je marchais seul. J'étais épuisé. Je me mit à genoux au sol. J'ai pleuré comme je ne l'est jamais fait. Je revis cette fille devant moi. Un trou au cœur. Je devenais fou. Une vérité que je n'ai jamais assumé. Je ne l'ai pas dit au groupe le soir de la victoire. J'ai gardé ça avec Oscar. Sur le cœur, depuis 7 ans. Varian a eu ses célébrations, nous on nous a jeté tels de vulgaires déchets.
« Tu n'es pas ce que tu crois être !
- Qui est-ce ?
- Un esprit.
- Suis-je fou ?
- Sûrement, mais quand on est « fou », on peut communiquer avec les esprits, c'est cool hein !
- Tu me veux quoi, création de cet inconscient qui part en cacahuètes dans ma cervelle.
- Au rien, juste pour te dire que Dred va te ramener chez les tortollans.
- Quoi ?
- Eh oui. Tu sais cette forêt n'est pas le monde des humains. Quelque chose de magique l'entoure. Camille te le dira. Les tortollans y puissent leur énergie. Mais plus encore. Tes hallucinations, se font de plus en plus présentes depuis que tu es là non ? Eh bien ce n'est pas un hasard. Tu es plus que ça. La vie est faites de choix. Tu as fait le tien. Rien ne t'empêche d'être meilleur. Mais pour ça, il faut dépasser ce que l'on croit être. »

Effectivement, Dred arriva. Me transporta, moi à moitié inconscient, chez les tortollans. Un éclair de génie me vint à l'esprit au réveil. Je regarde au dos de ma prime.

« Monsieur Enfield, vous voilà. Alors ce Dred, vous avez eu sa peau ? Vous avez vengé nos tristes compères.
- Non.
- Quoi ?
- Enfoiré de première, j'aurai dû m'en douter.
- De quoi ? Et baissez donc ce tromblon... Vous allez blesser quelqu'un avec !
- Et pas seulement.
- Mais monsi...
- Adieu. J'ai tiré. Il le méritait. Les tortollans me reconduisent à la lisière. Pour allez où ? Je ne savais pas. Mais j'avais retiré une importante leçon. Que ce soit de Dred ou de Camille. C'est nos choix qui nous forgent. Quelque soit notre passé.
Les derniers mots de cette jungle que je vis furent ceci.
« Permis de construire »


épilogue :

Je revins à Hurlevent. Les pompes funèbres de Varian eurent lieu. Son fils tenu la cérémonie. Il autorisa les anciens soldats à faire part d'un dernier mot. Ce fut mon tour.

« Je crache sur ta tombe enfoiré meurtrier. Je cracha effectivement dessus et me permit un bras d'honneur. Un garde m’empoigna et me dit.
- Un peu de respect peon.
- Pour le peu de respect qu'il me donna, je lui devais bien ça.
- Qui est ce malotru.
- Eh bien majesté, un vétéran des campagnes de votre père, qui m'a volé ma vie. Et celles d'innocent. Pourquoi ? Pour sa gloire personnelle. Et nous, ces souffres douleurs, des laissés pour comptes de l'histoire, nous devrions le saluer ? Jamais. Ce n'est que mon choix. Exécuté moi si vous voulez, je m'en fiche bien.
- Laissez moi réglez son compte majesté.
- Non, lâchez-le. Qu'il ne gâche pas plus cette cérémonie. »

On me jeta par terre. Mais j'étais heureux. Je rentra chez moi. Je me suis jamais autant défoulé de ma vie. Fais du bien !
J’apprécie beaucoup l’idée ^^ je comprends pourquoi tu voulais des textes…du coup je me suis un peu gouré avec ce que je t’ai donné X) En tout cas je suis très honoré de représenter la TAA (j’apprécie le petit compliment : scénaristiquement du génie ^^). Je sais que je me suis un peu absenté vis-à-vis de l’histoire sur Maelva Sang-pourpre, mais j’étais en grand manque d’inspiration. La suite devrait arriver prochainement.


Et encore un gros GG à toute l’équipe pour tous ses textes de qualité…remarquable !
Juste génial. Je suis les histoires de TAA depuis longtemps et peut-être que un jour je vous rejoindrai
Moi Un jour je serais auteur amateur !!!
Ironofdragons Il te suffit d’écrire une histoire
Moi C'est long d’écrire une histoire. Mais un jour je serais auteur amateur
Ok, merci Iron d'avoir fait ça même si...
je comprends pas pk ^^

Si les gens veulent lire nos histoires, il leur suffit d'aller sur la page ou toutes les histoires sont postées ;)
(d'ailleurs j'ai pas l'impression que toutes les histoires y soient...)

Retrouvez bientôt ma prochaine histoire, sur une carte LEGENDAIRE !!!, j'ai nommé, Rafaam !
Citation de DarkSkywalkerOk, merci Iron d'avoir fait ça même si...
je comprends pas pk ^^

Si les gens veulent lire nos histoires, il leur suffit d'aller sur la page ou toutes les histoires sont postées ;)
(d'ailleurs j'ai pas l'impression que toutes les histoires y soient...)

Retrouvez bientôt ma prochaine histoire, sur une carte LEGENDAIRE !!!, j'ai nommé, Rafaam !


Regarde bien, toutes n'y sont pas et feuilleter 41 pages peut être fastidieux ^^
sauronr
  • 664 message(s)
28 Mai 2017, 15:43
Citation de IronOfdragoons
Citation de DarkSkywalkerOk, merci Iron d'avoir fait ça même si...
je comprends pas pk ^^

Si les gens veulent lire nos histoires, il leur suffit d'aller sur la page ou toutes les histoires sont postées ;)
(d'ailleurs j'ai pas l'impression que toutes les histoires y soient...)

Retrouvez bientôt ma prochaine histoire, sur une carte LEGENDAIRE !!!, j'ai nommé, Rafaam !


Regarde bien, toutes n'y sont pas et feuilleter 41 pages peut être fastidieux ^^
i
OK je déterre mais pourquoi toute n'y son pas

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